Melancholia par Sarah_Connor
Du même, j'avais vu Les Idiots, un truc potache, Breaking the Wave, un chef d'œuvre émotionnellement traumatisant, Dancer in the Dark, le summum du pathos, bouleversant dans son genre, aussi, mais pas du tout subtil. Ces trois films ont une esthétique assez brute, voire proche du théâtre, pour Les Idiots.
D'abord, j'ai donc été surprise par le côté très esthétisant des premières images, mises en situations au ralenti que l'on visionne avec un romantique accompagnement wagnérien. On y voit les deux sœurs, Justine et Claire, dans des images très symboliques. On y voit aussi que, Mélancholia, une immense planète, va percuter la Terre. C'est la fin du monde.
La première partie du film est consacrée à Justine et à son mariage, organisé par Claire. Mais Justine sombre sporadiquement dans une dépression vaguement hystérique et rien ne se déroule bien : mari et patron sont partis à la fin du mariage. C'est Justine, qui, la nuit de son mariage, voit la première Mélancholia, le rapport avec la dépression est facile à voir.
La deuxième partie est consacrée à la sœur, Claire. Tout le monde attend le passage de Mélancholia près de la Terre, mais Claire redoute jusqu'à la panique qu'en réalité Mélancholia percute la Terre. Justine est de retour, rongée par la dépression, qui s'est totalement installée. Avec la dépression, elle a acquis une sorte de clairvoyance et un lien s'est établi entre elle et Mélancholia, on peut même croire parfois que c'est Justine qui fait venir la planète de la bile noire. Nous la voyons même prendre un bain de lumière mélancholienne comme on se dore au soleil.
Bref, un très "beau" film, où la femme, pour une fois non sadisée, est une sorcière. J'ai été très surprise et je trouve que ce von Trier vaut bien le détour.