Une tablée d'intellectuels disserte: la vie est-elle une tragédie ou une comédie? Question d'attitude et d'interprétation. Et pour illustrer le propos, deux convives imaginent un sujet où se confrontent leurs visions contraires de l'existence à travers une Melinda plutôt pessimiste et une autre Melinda plus joyeuse.
Woody Allen juxtapose ainsi, avec des personnages et comédiens différents mais des contextes similaires, deux intrigues domestiques et sentimentales dont Melinda est l'héroïne, parfois encombrante chez ses hôtes. Le décor artistico-intello newyorkais de Woody Allen est en place pour une réflexion sur le couple, son usure et l'infidélité.
Originale, la comédie n'est pas vraiment convaincante. Pour la simple raison qu'on ne s'intéresse guère aux deux histoires analogues de Melinda, à qui l'on cherche notamment un fiancé, laquelle est, paradoxalement le personnage le moins plaisant du film. Ce sont plutôt les couples d'amis qui retiennent l'attention, notamment celui dont l'époux est chargé d'incarner, comme dans tous les films où Allen ne joue pas, le double de l'auteur: inquiet, jaloux, geignard. Avec bien évidemment ces formules et cette autodérision qui sont ici les trop seuls moments qui nous sortent de notre relative indifférence.