La déception croissante que produit Dodgeball résulte de son scénario paresseux qui, une fois l’équipe de joueurs mise en place, se laisse porter par les matchs jusqu’à qualification et finale ; ce faisant, il élude toute surprise et, pire encore, sacrifie son irrévérence tonale sur l’autel du happy end prévisible dans un Las Vegas qui n’est jamais montré ni exploité. La farce tourne court, les antagonistes s’affrontent lors de duels plats et répétitifs. Nous retiendrons alors la première moitié, satire mordante d’un pan de la culture américaine axé sur le dépassement de soi et les performances individuelles, que portent des comédiens talentueux. Les nombreuses chutes, les coups par centaines, la galerie de grotesques composée pour l’occasion se raccordent aux comiques de geste et de caractère, voire à la tradition cinématographique du slapstick, et méritent en cela le coup d’œil.