Quand je pense que ce projet était entre les mains de Brian de Palma en 2014/2015, avec Al Pacino dans le rôle principal, ça laisse rêveur... Mais surtout, ça dégoûte horriblement quand on voit ce que Martin Campbell en a fait. On comprend aisément l’intérêt d’un de Palma pour un tel scénario, ce tueur à gages perdant la mémoire aurait pu allègrement être sujet à l’exploitation de la thématique du double chère au réalisateur, avec en prime un split-screen et un ou plusieurs plans-séquences dont il a le secret.
Malheureusement, n’attendez rien de Martin Campbell qui ici, fait office de simple exécutant pour un studio, afin de mettre en boite le énième Liam Neeson, un film sur le même ton qu’une large partie de sa filmographie de ses dix dernières années. Triste pour l’acteur de saborder sa carrière dans la répétition constante du même schéma de série B, quand on connaît l’immense talent du bonhomme. Aucun travail de photographie, donc aucune ambiance qui ne se dégage, et ce, malgré le sombre sujet (exploitation des enfants). Pour faire simple, c’est la photographie typique des séries d’enquêtes américaine à la «Dexter». Une enquête du FBI, un loup solitaire qui cherche la rédemption en vengeant une jeune fille assassinée. Rien d’autre. Niveau réalisation, c’est le minimum syndical.
En somme, deux raisons d’être las : Liam Neeson continue de cachetonner dans des productions sans saveurs et nous sommes passé à côté d’un nouveau film de Brian de Palma.