Découvrir Michel Simon, habitué des rôles de pauvres bougres, en commissaire de police, fonctionnaire distingué et expérimenté à qui on ne la fait pas, est assez surprenant. Si le film du réalisateur Pierre Foucaud avait été un polar classique, plutôt que la sorte de chronique policière qu'il prétend être, le rôle de Michel Simon aurait rappelé ouvertement ceux du Gabin des séries noires.
Cela dit, si Michel Simon n'est pas convaincant, car il ne l'est pas, c'est essentiellement parce qu'il est mal dirigé par un metteur en scène médiocre. Surtout, son personnage n'est pas réaliste, un comble pour un film qui parait se définir comme une étude de moeurs, chronique ordinaire de la police et de la pègre dont le fil directeur est une pauvre histoire de racket.
Arpentant les rues et lieux glauques de Marseille, le commissaire Dominique, tel un petit ministre de la police marseillaise délivre maladroitement des sentences sur son oeuvre et des considérations générales sur son métier. On ne croit pas un instant au personnage, ni aux autres d'ailleurs, tant ils sont caricaturaux et, encore une fois, mal dirigés. Les rapports du flic avec sa hiérarchie ou avec le milieu sont constamment faux, expriment quantité de lieux communs et constituent une reconnaissance involontairement pompeuse des serviteurs intègres de l'ordre.