Mémoires d’un escargot
7.6
Mémoires d’un escargot

Long-métrage d'animation de Adam Elliot (2024)

« Papa disait que l’enfance c’est comme la gueule de bois, on ne se souvient de rien mais tout le monde te rappelle de ce que tu a fait »
Cette phrase, présente dans la bande annonce, résume à elle seule le ton décalé de cette belle curiosité. Néanmoins, je ne me voyais pas juste mettre une note à ce film car, aussi complexe soit-il, le message me dérange beaucoup et je ne peut pas m’empêcher de me demander si n’est-ce pas fait volontairement…

Déjà, le film nous plonge en enfance, que ce soit par le stop Motion d’une esthétique à tomber par terre apportant une touche mignonne et insouciante accompagnée par sa voix off qui paraphrase avec tendresse, les moments simples et authentiques. POURTANT CE FILM N’EST ABSOLUMENT PAS POUR LES ENFANTS !!

Et ce n’est pas pour me déplaire, j’ai adoré les phrases faussement insouciantes et les sujets d’adultes qui surgissent de nulle part pour nous rappeler la réalité désastreuse de la vie de notre héroïne. C’est simple, le film nous plonge dans le sentiment de TOUT perdre, il nous narre une vie qui n’est qu’une succession de malheurs les plus horribles les uns que les autres et la façon dont la protagoniste les affronte : En se renfermant dans sa coquille.

Ainsi on comprends ce sentiment de se victimiser et de ne plus chercher le bonheur de peur de le perdre. Très efficace à ce niveau là.

Seulement, l’histoire ne se terminera pas de cette manière…

Ici vous pouvez spoiler !

Après avoir absolument tout perdu, notre héroïne se rend compte que finalement, ce serait peut-être un peu de sa faute car elle apportait trop d’importance aux choses fragiles et éphémères. Elle apprendra à avancer en laissant partir les choses dont elle s’accrochait auparavant.

Soit.

Un peu culpabilisant à mon goût mais ça s’intègre dans la personnalité de notre héroïne qui n’avait pas d’autre choix que de se contenter de peu. Et maintenant qu’elle a tout perdu, elle a la possibilité de se concentrer sur ce qui compte vraiment pour elle. Un message assez mature finalement. Individualiste, mais mature.

Par contre, surgit de nulle part, son frère qu’elle croyait mort, à qui elle se raccrochait beaucoup et qui qui l’a protégeait énormément. Là où la quête de l’héroïne était d’apprendre à se débrouiller seule. Résultat : elle retourne en arrière dans les bras de son frère protecteur alors que le film avait cité la phrase suivante « il est important de regarder en arrière pour comprendre mais tu n’a pas d’autre choix que d’avancer »

Elle avancera avec son frère et tant mieux. Le message est peut-être moins individualiste en fin de compte. Mais je ne peux pas m’empêcher de me dire que la pire des choses, quand on a perdu quelqu’un, est de se persuader qu’il ou elle reviendra.

Et finalement, n’est ce pas à ce que le film nous a habitué ? À ne pas chercher le bonheur de peur de le perdre ? Et une fois perdu, d’espérer qu’il reviendra ?

Si c’est le cas, ce film est incroyablement cruel avec son personnage.

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7
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le 20 janv. 2025

Critique lue 7 fois

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