Premier film d'animation de l'année et première jolie surprise avec ce conte décalé à la fois tendre et tragique, qui vient d'obtenir sa nomination pour les prochains Oscars, aux côtés des très réussis Flow et Le Robot Sauvage.
L'histoire de cette petite puis jeune fille dépressive et solitaire, pour qui les malheurs s'accumulent, est racontée avec beaucoup de sensibilité et prend vie dans un monde décalé qui trouve sa beauté dans son étrangeté.
Filmé en stop motion (animation de marionnettes en pâte à modeler, plan par plan), l'on ne peut être qu'admiratif de la qualité, du souci du détail et du soin apporté au moindre objet qui vient composer ce cabinet de curiosités.
Si l'histoire est sombre, elle est abordée avec une délicatesse apaisante et elle réserve également des épisodes plus légers et plein d'humour, notamment grâce au personnage de Pinky, et grâce à la résilience hors du commun de son personnage principal, qui parvient, malgré tout, à toujours à relever la tête.
L'on peut lire un peu partout que ce n'est surtout pas un conte pour enfants, au regard des thématiques qu'il aborde. Et c'est peut être justement la raison pour laquelle le film ne m'a pas complètement fait chavirer. Car si, effectivement, il ose aborder frontalement des sujets comme la masturbation, l'homophobie, la dépression, l'alcoolisme, le fétichisme, le fanatisme religieux, etc..., le ton et la forme restent tout de même très enfantins et ce décalage créé peut freiner l'émotion et laisser sur le bord de la route une partie des spectateurs adultes. Pour ma part, je dirais au contraire, que la sensibilité du film et la dimension très pédagogique de sa narration créent un terrain propice pour sensibiliser et prévenir avec délicatesse les pré-adolescents de certains maux et fléaux qui rongent notre société.
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