Je crois nécessaire d'entrer immédiatement dans le vif du sujet: le film est bidon, c'est une arnaque doublée d'une purge. 95 minutes de perdues, j'appelle ça une arnaque.
Garland continue son petit bonhomme de chemin d'auteur prétentieux mais avec men il vient d'ajouter une nouvelle corde à son arc: l'opportunisme. Car Men est un film féministe 2.0 (le 2.0 a son importance). C'est-à-dire une entreprise de victimisation complaisante.
Au bout d'un moment on se rend compte que tous les acteurs masculin ont peu ou prou chacun le même visage grâce à la post-prod, et là on réalise dans quel genre subtil de piège on est tombé: "attend mais... le film s'appelle Men, les hommes y sont tous les mêmes c'est... ho mon dieu c'est une merde sociétale, fuyons!". Trop tard vous êtes dans le film depuis 1h, essayons d'aller au bout.
Au bout il n'y a rien, rien d'autre que la reprise scolaire de plans body horror qui sont principalement là pour préciser les prétentions intellectuelles du film c'est-à-dire sa fatuité, parce bon on va pas se mentir, le body horror c'est bien mignon mais ça relève surtout d'une inspiration très cérébrale et tape à l'oeil (oui Cronenberg ça m'a jamais séduit ou impressionné).
Le problème de Men, est que ce n'est pas un film, ce n'est pas une histoire, ce n'est pas une oeuvre graphique, c'est un prétexte à une de leçon de morale putassière portant sur l'intime, et moi voyez-vous la morale qui se mêle de mon intimité j'ai plutôt tendance à envoyer se faire foutre ce genre de cheval de Troie.
Garland prend en retard un train dont la mode commence à pâlir espérant recevoir la double couronne de laurier 'auteur et vertueux', et c'est assez pathétique d'assister à un tel opportunisme hystérique doublé d'un tout simplement mauvais film.
Des films féministe, il y en a des bons, des très bons, Men n'en fait pas partie car Men est en fait un film très masculin pour sa vanité intellectuelle creuse et son ambition tout aussi vaine.
Mais je ne suis pas mécontent de voir la baudruche Garland enfin se dégonfler et dévoiler son vide, parce qu'avec men c'est vraiment ce qui se passe sous nos yeux ébahis: Garland, cet écrivain qui n'existe dans le cinéma que grâce à Danny Boyle, Garland qui a réussi à mystifier les plus crédules d'entre vous grâce à des oeuvres creuses telles Ex machina ou Anihilation, Garland donc nous donne enfin à voir qui il est réellement: un gars qui n'a rien à dire mais qui a très envie d'exister dans la pop culture. En n'ayant rien à dire. Que faire donc après avoir essayé un paquet de fois? Et bien, collons à l'air du temps en prenant des airs aussi moralisateurs que possibles et emballons le tout dans les codes d'un cinéma cérébral se prenant très au sérieux, sur un malentendu, ça pourrait marcher. Echec d'un opportuniste.