Le féminisme dans toute sa laideur

Men est une abomination féministe d'un genre nouveau


J'avais pour habitude de voir des films de ce type écrits au tractopelle qui parvenaient néanmoins à mettre un peu de nuance dans leur discours en se rapprochant davantage d'une réconciliation des sexes que d'un lynchage en règle du genre masculin. Mais, cela implique aussi une grande hypocrisie, car sans bourreau, il n'y a pas de victime et si l'on part d'un postulat féministe, il n'y a aucun équivoque sur la nature dudit bourreau.


Men, c'est tout le contraire ! autant dire qu'il a au moins un mérite, aussi abscon soit-il, il devient très claire dans ses intentions une fois son étrangetée visuelle digérée. En effet, malgré son caractère prétentieux et auteurisant dans le sens où l'entend la presse ciné', le film ne fait aucune firoriture et s'affiche comme parfaitement misandre !


Ce film est une déclaration de guerre ouverte envers l'homme, d'ailleurs, cette symbolique est renforcée dans le dernier acte du film

lors de la scène finale avec la multitude d'accouchements. Cette scène nous montre que le laideur masculine est condamnée à se répéter encore et encore tant que la femme ne sera pas indépendante et libre de son corps. D'ailleurs, le dernier né de ces accoucheries orgiaques répugnante n'est autre que l'homme qui a causé sa situation et qui revient pour lui déclarer son amour et le mal qu'il a éprouvé à l'aimer. Un cycle infernal donc.

Le fait que tous les hommes du film se ressemblent et soient campés par le même acteur d'ailleurs n'est pas innocent, on pourrait en déduire la morale simpliste "tous les mêmes", c'est à peu prêt ça, mais le cinéaste pousse le bouchon plus loin en nous présentant un homme laid et toxique (quel que soit son rôle) qui à chaque fois va nous ramener au sentiment de culpabilité de l'héroïne qu'elle retrouve en chaque homme !


L'homme est le culpabilisateur et la femme est toujours une victime, voilà le message que le film veut faire passer. Quelle que soit la source de sa culpabilité, ce sont les hommes qui lui inflige et non elle qui en est la cause


Oui, car comme toujours dans ce genre d'oeuvre, on prend une situation bien spécifique et exceptionnelle : un homme maltraitant qui se suicide avant d'avoir menacé de le faire, ce que l'on apprend vers la fin du premier tiers du film et ce dont on se doutait un peu...


Cela nous amène à un paradoxe, la beauté telle que décrite par le "prêtre" serait l'apanage des femme et devrait être détruite... Cette beauté que l'on érige nous même au nom des femmes. Sur ce point, on pourrait penser que le cinéaste vise juste, l'idéalisation des hommes vis à vis des femmes EST toxique, effectivement et c'est bien cette idéalisation, cette mise sur piédestal qu'il faudrait cesser une bonne fois pour toutes. Mais bien sûr, aucune femme n'en joue, ça se saurait hein !


La remise en question doit systématiquement provenir des hommes et non des femmes. On reconnait à travers l'histoire que le droit des femmes a été bafoué... En fonction de sa classe sociale... oui... tout comme les hommes... Et c'est encore vrai aujourd'hui.


Les inégalités de salaires ne sont pas une punition, mais mathématiques, les femmes travaillant en moyenne moins que les hommes pour des motifs tels que les congés maternités ou certains devoir parentaux dont elles se portent elle même garantes !


On brûlait des sorcières lors de l'inquisition, oui c'est vrai et loin de moi l'idée de faire dans la compétition victimaire, mais on infligait des souffrances (également, sans dire pire) aux hommes qui remettaient en question le pouvoir en place. J'invite les gens à se documenter sur les méthodes de tortures pratiquées sur des hommes au moyen age...


Bref, la victimisation ne marche pas sur moi. Et encore moins avec ce genre d'étron qui prend le spectateur de haut en plus de ne laisser aucune place au débat ou à une réflexion plus intime.


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Dream-Machine21
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le 17 août 2022

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