Un.s homme.s

Assez ronflant.

Dommage parce que l'idée en soi est plutôt séduisante. Le récit ne décolle jaamis vraiment : on répète les situations étranges, de rencontre, mais sans jamais aller au bout, jusqu'à la toute fin, et encore ça dure un peu (si je ne m'abuse il y a 3 ou 4 'accouchements' c'est un peu long avant d'arriver au fin mot de l'histoire). Le pire étant ces flashbacks qui viennent casser le rythme de l'histoire ; al fin renoue avec ces flashbacks mais ce n'est pas tellement ce qui intéresse.

D'ailleurs qu'est-ce qui intéresse dans ce film ? C'est l'idée d'une femme qui se retrouve poursuivie par l'homme, qui ne se sent pas à l'aise dans ce monde patriarcal. Au-delà d'avoir ces hommes ayant la même tête partout, l'auteur ne va pas tellement dans ce sens en fait, et le fait que tout cela soit lié à son ex, qui a une autre tête, un noir en plus, ce n'est pas un choix anodin, ben ça fait qu'on ne sait plus très bien ce que veut dire l'auteur. Ben oui, c'est un cinéma de symbole et si l'auteur ne veut pas prendre le risque d'imposer son interprétation aux spectateurs, il faut qu'il soit au moins vigilent à ne pas balancer trop d'éléments qui pourraient se contedire ; c'est malheureusement ce qui arrive ici et je trouve donc au fina que quel que soit le message que 'lauteur voulait transmettre, ça n'est pas assez assumé, c'est carrément parasité par d'autres éléments qui sont moins pertinents voire complétement incohérents.

Au-delà de ces intentions, le film est assez soporifique : il ne se passe pas grand chose, les conflits sont faibles, les résolutions un peu faciles et quand l'auteur apporte une idée bien piquante comme il faut, il s'en détourne, ne l'assume pas. Le personnage principal est assez peu développé, ce qui n'aide pas à alimenter les scènes. Les situations ne sont pas poussées assez loin malgré de bonnes idées (comme la poursuite sous le pont qui n'aboutit à rien ou l'homme nu qui essaie d'entrer mais la scène se coupe avec l'arrivée de la police).

On sent la volonté de proposer quelque chose de contemplatif et philosophique, mais ça ne prend pas : le discours n'est pas assez développé pour que ce soit philosophiquement intéressant et le travail de caméra n'est pas assez poussé non plus pour que la contemplation prenne le dessus. Certes on trouve quelques jolis plans, comme la séquence dans le tunnel, mais ces jolis plans semblent choisis et composés par caprice plus que pour créer un ensemble lisible et fluide. D'autres image sont nettement moins jolies : la compo est bien mais il manque quelque chose à la texture de l'image. Le montage est un peu mou : on sent que le réal fait traîner pour créer un rythme hypnotique. Pour le reste c'est bien rythmé.

Les acteurs font du bon boulot. Les costumes sont adéquats. Les décors sont chouettes, bien filmés, mais ça s'apparente plus à d ela carte postale qu'à une vraie utilisation narrative : l maison, par exemple, c'est à peine si l'héroïne se sert des accessoires. On a l'impression d'ailleurs que les pièces sont interchangeables pour toutes les actions qui s'y déroulent. La BO passe bien.

Bref, pas terrible.