La Science-fiction est un genre cinématographique relativement récent. Pas grand chose à se mettre sous la dent avant les années cinquante, et le rythme de croisière ne démarre réellement qu'à la fin des années soixante, ce qui en fait un petit enfant en comparaison des autres genres. Un des facteurs déterminants de cette arrivée tardive reste l'intérêt et le soin donné aux effets spéciaux, aussi le genre est-il intimement lié aux diverses avancées technologiques en la matière. Le problème, c'est lorsque, à un moment donné, on se met à confondre effets spéciaux et viscosité numérique.

Je veux bien admettre, puisque le genre veut ça, que des extra-terrestres soient présentés à moi sur l'écran, pas de problèmes, à condition que je puisse ressentir leur existence, que leur présence semble tactile. Après tout, a priori, il doit s'agir de créatures organiques qui n'ont aucune raison particulière d'être moins incarnées qu'un humain ou qu'un phacochère. Aussi, je me demande pourquoi, et ce depuis plus de vingt ans, je suis obligé de supporter des dessins animés fantomatiques en guise de créatures d'outre-terre... J'aime beaucoup Mary Poppins, je trouve les scènes avec Dick Van Dyke et les manchots tout à fait charmantes, mais je ne vois pas pourquoi cette agréable fantaisie pourrait avoir sa place dans un film de science-fiction en prises de vues réelles supposé me faire croire que le héros et la bestiole de jeu vidéo sont sur le même plan...

Dès l'origine, la série des Men in Black avait ce défaut, hélas, incontournable. Cependant, le premier épisode n'oubliait pas non plus de faire profiter des divers avantages de ses sympathiques aventures. Le mauvais goût des effets passait presque avec l'esprit cartoon et il y avait surtout autre chose à se mettre sous la dent.

Ici, vous allez vous retrouver face à 225 millions de dollar offerts à des informaticiens sans talents particuliers, à des acteurs en permanence sur fond vert et à une indigestion de créatures virtuelles toutes plus moches les unes que les autres.

Après, c'est dommage, l'histoire est bien plus réussie que le désastreux tome 2, Josh Brolin se fait plaisir a interpréter un Tommy Lee Jones qui tournait à la momie et on oubliait presque que ça fait presque vingt ans que Will Smith joue les jeunots et que ça va commencer à bien faire.

Mais sérieusement, le méchant le plus laid et le plus ridicule de ces vingt dernières années, était-ce réellement indispensable ?

Et avec tout ça, le genre continue à enfiler les grosses productions désastreuses comme un enfant leucémique ses perruques de couleur, mais ça ne trompe personne, j'entends déjà le croque-mort qui monte l'escalier pour prendre les dernières mesures prévisionnelles.

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le 1 oct. 2012

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Torpenn

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