Men in Balec
Si Will Smith, homme incontournable de la franchise Men in Black au cinéma (après son explosion durant le premier volet et son rôle central dans les deux suivants) , après avoir refusé la suite...
le 13 juin 2019
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Il est souvent difficile de raviver la flamme. A Hollywood encore plus qu'ailleurs, à vrai dire.
Men in Black : International en est une nouvelle illustration, malheureusement.
Il n'y a pas si longtemps encore, l'idée saugrenue de marier la franchise avec l'humour bas de plafond de l'adaptation de 21, Jump Street avait déjà tout du crossover nawak, et en disait long sur le cynisme des majors à l'heure de faire leurs fonds de tiroirs, voire jusqu'à aller faire une petite visite du côté des soins palliatifs, réservés aux concepts morts-nés ou placés sous respirateur artificiel.
Mine de rien, la série remonte à 1997. Déjà ! s'écriront sans doute les moins jeunes. Et si le deuxième opus était arrivé assez vite, Men in Black 3, avait dû attendre dix ans avant de voir le jour, renouvelant le concept de manière astucieuse histoire de cacher que l'une de ses figures de proue était désormais trop vieux pour ces conneries.
Ainsi, finalement, Men in Black : International s'envisagera comme le changement dans la continuité, en forme de suite / reboot désormais habituelle en ces temps de disette relative de matière grise et d'originalité.
Reconduire le duo de Thor : Ragnarok avait, à première vue, de quoi séduire et ne le sortait qu'à peine du concept cosmico-rigolo qui l'avait vu naître. Un bon point sans doute. Tout comme le fait d'étendre l'univers de la franchise à d'autres contrées et à d'autres succursales de l'organisation, comme avait pu le faire Matthew Vaughn avec sa machine grippée Kingsman.
Sauf que Sony, ici bouffe littéralement la feuille de match, tellement ce nouveau MIB est à des années-lumière de la trilogie originale.
D'autant plus qu'envisager le mariage contre-nature a laissé de graves séquelles : on se retrouve en effet bel et bien, en certaines occasions, devant 21, Jump Street ou encore Starsky et Hutch version cinéma, tellement H, censé être le meilleur agent du cru, est dépeint comme un abruti fini et un arrogant de première. Et tout ça, comme d'hab' depuis Weinstein, pour que le rôle féminin prenne les affaires à son compte. Non pas que Tessa Thompson joue mal ou quoi que ce soit, elle est plutôt pas mal même, mais le procédé est des plus voyants et surtout, mal gérés, cassant au passage la dynamique idéale du duo tel qu'instauré par Barry Sonnenfeld, Will Smith et Tommy Lee Jones.
Au point de se retrouver avec un concept Men in Black beaucoup trop dénaturé pour convaincre, d'autant plus que l'énergie de la trilogie pointe aux abonnés absents et que le scénario se traîne méchamment sous la caméra d'un F. Gary Gray incapable, dans un premier temps, de livrer autre chose qu'une vague succession de vignettes désarticulées en guise de narration.
Jusqu'à une séquence d'action à Marrakech qui n'en finit plus de faire du surplace et d'anesthésier le spectateur étranglé par sa déception. Tout comme par celle représentée par l'absence criante d'une galerie d'aliens digne de ce nom, et allant même jusqu'à filer au public, dans un première minutes du film, un déguisement façon cosplay du pauvre en forme de chewing gum vert.
Si vous ajoutez à tout cela un méchant qui, dès sa première apparition, se voit inscrit sur son front le mot traître, je pense que la description du truc semble complète.
Mais bon, il serait hypocrite de ne pas reconnaître que la deuxième partie du film se redresse quelque peu en haussant son rythme, même si elle abandonne au passage plusieurs aspects de la mythologie MIB, tandis que la grosse gloumoute finale, si elle se laisse regarder, lorgne mollement du côté du design d' Alien.
Sony manque donc le coche, à l'évidence, filant une franchise dont le concept a été banalisé, voire sous-traité, voire devenu totalement étranger à son matériau d'origine qui était pourtant paré d'une cinégénie folle.
Et si le film en lui-même n'est jamais foncièrement désagréable, il sera permis de penser que pour un Men in Black, on est un peu loin du compte. Et de Barry Sonnenfeld.
Behind_the_Mask, qui aurait dû abuser du flashouilleur.
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le 16 juin 2019
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