L'attente et l'ennui, font bien plus de ravages que le combat lui-même, c'est ce que nous montre le long-métrage "Men of honor" du réalisateur britannique Saul Dibb ("Suite française"). Nous sommes en mars 1918, et le récit prend corps au sein de la compagnie C, un bataillon de l'armée britannique faisant face à l'ennemi dans les tranchées de la Somme. Le conflit en est au paroxysme de son enlisement. Cette guerre de positions qui s'éternise décime à petit feu, le moral et les derniers espoirs de centaines de milliers d'hommes de tous bords confondus. Enterrés comme des rats dans les tranchées, les hommes la compagnie C, commandée par le Capitaine Stanhope (Sam Clafin) ont eu vent d'une attaque imminente de l'armée allemande (l'offensive du printemps, appelée la bataille du Kaiser). Mais pour l'heure, il faut attendre ! Bien loin du film de guerre classique, avec ses combats et corps à corps sanglants, (très peu ou pas de scènes de combat), "Men of honor" se tourne avec brio vers le drame psychologique. Saul Dibb filme avec humilité le quotidien de ces soldats, dont la part d'humanité subsiste encore dans un endroit inhumain. Bien loin de l'image d'Epinal du héros de guerre, Paul Bettany ("Master and commander"), Asa Butterfield ("Hugo Cabret"), Toby Jones ("La Taupe") et Sam Clafin ("Hunger Games"), nous sont présentés comme des personnages fragiles, en proie aux peurs et aux doutes, faisant preuve d'un courage et d'une bravoure infinie !