Curieux film que ce Menaces, dont la destinée fut à l'image de cette époque, folle.
De manière très visionnaire, le film parle déjà du conflit à venir, la Seconde Guerre Mondiale, en voulant apporter un message d'espoir, le tout se passant en grande majorité dans un hôtel parisien, au Quartier Latin.
La plupart des habitants représentent une population cosmopolite de cette époque, y compris l'excellent Erich Von Stroheim, qui incarne un médecin pacifiste, et qui a déjà vécu les horreurs de la (première) guerre, son visage à moitié caché par un masque en atteste.
L'histoire prend place en Septembre 1938, alors que le Nazisme semble se préparer à un conflit, et que les habitants de l'hôtel viennent parfois d'Europe de l'est, comme la Tchécoslovaquie ou la Pologne, qui vont être les premières victimes de la guerre. Ces étrangers, et les français, pressentent l'horreur à venir, plusieurs d'entre eux ayant connu la Première Guerre Mondiale et ne veulent plus voir ça.
Il faut savoir que techniquement, le film est dans un mauvais état, du fait de la destruction du négatif par les autorités allemandes, y voyant dans cette histoire une menace. Fort heureusement pour l'Histoire, il a été conservé des copies positives, de moindre qualité, mais le film est ressorti à la Libération car Edmond T. Gréville a rajouté un épilogue sur la fin de la guerre, et le message d'espoir que Menaces comporte.
Ce qui fait que l'intérêt historique est peut-être plus fort pour le coup que le film en lui-même, malgré un très touchant Von Stroheim.