Trames complexes, jargon spécifique, décor mêlant réalité et fiction... La guerre au Moyen-Orient en aura inspiré beaucoup. Mensonges d'État reste donc un thriller d'espionnage teinté d'action comme on en voit deux ou trois chaque année. Ainsi, tous les ingrédients classiques sont présents : agents infiltrés, magouilles militaires pour servir le pays, amourette de fortune et autres séquences d'action quasi-obligatoires ; tout est là pour ne pas être dépaysé. Heureusement, le long-métrage a quelques tours dans son sac pour ne pas passer inaperçu parmi la foule de films similaires...


En effet, Mensonges d'État est réalisé par l'infatigable Ridley Scott qui, après l'excellent biopic American Gangster, revient dans le film de guerre (si on peut le qualifier ainsi) et retrouve pour la quatrième fois son acteur fétiche Russell Crowe, ici assez en retrait par rapport au véritable héros du film campé par l'engagé Leonardo DiCaprio. Le réalisateur britannique nous sert donc une mise en scène que l'on qualifiera de plutôt inégale, avec d'un côté des scènes explosives et réalistes livrées avec le talent qu'on lui connait pour nous immiscer dans le feu de l'action, de l'autre des dialogues sous tension phagocytant malheureusement le rythme général du film.


Mené par nos trois interprètes principaux, à savoir le toujours aussi brillant DiCaprio, le plus discret Russell Crowe et l'épatant rookie Mark Strong, le long-métrage réussit à ne pas paraître ennuyeux malgré ses baisses de régime alarmant. Pas mal de petites sous-intrigues, beaucoup de blas-blas compliqués, une foule de personnages et un scénario aussi attrayant que longuet, Mensonges d'État n'a de base pas les cartes en main pour devenir un chef-d'œuvre du genre. Il faut dire que l'histoire s'oriente plus vers l'échange de renseignements et les méthodes pas vraiment légales des services secrets jordaniens que sur le pur film d'action, rendant le tout hélas moins palpitant qu'espéré.


On aurait ainsi préféré un fil conducteur un peu plus limpide, notamment dans la seconde partie, plus calme (du moins visuellement). Pas soporifique pour autant, cet énième film de guerre politique reste au final un simple divertissement tout au plus sympathique mais ne rentrera malheureusement pas dans les mémoires et restera bigrement mineur dans la filmographie de Ridley Scott.

Créée

le 2 avr. 2019

Critique lue 868 fois

Critique lue 868 fois

D'autres avis sur Mensonges d'État

Mensonges d'État
EcceLex
1

Tintin au Congo

Dans Mensonges d'Etat, Ridley Scott nous abreuve de clichés tous plus éculés les uns que les autres en nous montrant successivement que la CIA a le bras long, puis que certains de ses membres sont...

le 30 oct. 2010

19 j'aime

4

Mensonges d'État
Scarlett
3

Critique de Mensonges d'État par Scarlett

Je me suis pas mal emmerdée jusqu'au moment où, pour entrer en contact avec un terroriste, DiCaprio décide d'inventer un autre terroriste qui forcerait l'admiration du premier. Je m'attendais donc à...

le 3 nov. 2010

14 j'aime

1

Mensonges d'État
Lonewolf
8

Critique de Mensonges d'État par Lonewolf

Alors là, on peut dire que j'ai pris une belle baffe. Un très bon technothriller dans la veine des romans de Tom Clancy et des films adaptés de ceux-ci (je ne citerai qu'un nom en particulier pour...

le 20 sept. 2011

13 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10