Hein ? Oui, le gus est avocat, donc je pense à l'avocat, et je fais mon titre avec. A un moment donné, on ne cherche plus midi à quatorze heures. Et je suis dans une démarche limguelesque où j'aimerais qu'on me lise pour mes idées plus que pour la devanture. D'ailleurs je vous supprime tous, j'aime bien débattre seul, au moins j'ai toujours raison à la fin.


Vous vous dites sûrement, ça y est, le mec fait son Durendal, il aime les films que l'on devrait détester sur SensCritique et les recommande, rangés par les plus élitistes dans la catégorie des bouses. Et croyez-moi, ça me prend le chou de parler de Durendal, parce qu'en réalité, ce n'est personne. Personne dans le sens où, il n'a pas une légitimité supérieure à la mienne, ni un talent supérieur au mien, il donne son avis, comme nous tous, alors pourquoi en parler ? Dans ma précédente critique, je citais Marc Dutroux, et ça me faisait tout aussi mal. Ce sont des gens qui favorisent la digression, qui font sortir de la critique. Evidemment, je ne compare pas ces deux hommes aux antipodes, je vous vois venir. Puis, ça va, je ne l'ai pas comparé à Hitler, non plus. Petit point Godwin pour la route. Oui, donc, Menteur menteur...


J'aimerais pousser un petit coup de gueule. Je l'avais fait avec Anne Hathaway, qui n'a d'égal à son talent que son fabuleux minois, et je vais le refaire avec Menteur, menteur. Je trouve ça absolument aberrant que l'on utilise, comme point d'orgue, argument massue, le fait que cette comédie ne soit qu'un ramassis de clichés. Que l'on s'entende bien, j'utilise moi aussi cet argument - qui peut être fondé, lorsqu'il s'agit de film qui n'ont pas la prétention, ni la vocation à en être, des ramassis de clichés. Si demain, Villeneuve me sort un film avec des personnages bâclés, des rebondissements attendus et des situations déjà exposées mille fois, je lui en porterai préjudice. Mais quel est l'intérêt de dire qu'une comédie, bête et même pas méchante, avec Jim Carrey, qui parle d'un avocat qui se voit contraint après un vœu de ne plus mentir pendant 24 heures, est quelque chose d'éculé ? Non, sincèrement ? C'est un peu le concept de base, en fait. La relation père-fils, l'avocat menteur, la divorcée qui sort avec un playboy débile (Maura Tierney, je t'aime, tu sais pas à quel point je crois, c'est toute une affaire (référence hihihilol)), le vœu qui s'exauce, même la réalisation utilise tous les codes bateau de la comédie déjantée et clairement enfantine.


Menteur, menteur est un film écrit pour Jim Carrey, Tom Shadyac fait de l'acteur bankable sa principale (les jaloux diront seule) vitrine, et compte bien séduire l'audience avec ses mimiques, les histoires de divorce, de paternité en dilettante, de délires en public. Le réalisateur veut toucher tout le monde, dans le mille, et tout de suite. Menteur, menteur est un grand film par sa notoriété, pas par les lettres de noblesse de sa contenance. Il est évident que l'on peut détester le film, et lui trouver tous les défauts du monde, mais je me refuse à croire qu'il est possible de le faire sur la simple base du "cliché". Cela fait partie intégrante de l'histoire, comme base, comme projet initial et initiatique. S'attaquer aux fondements du film, pourquoi pas, mais avec discernement et en rendant justice aux préceptes du dit film. C'est comme dire de L'Aurore que c'est cucul la praline et, franchement, plutôt mal filmé. C'est ici que prend fin mon "argumentaire", car après avoir pris des pincettes, vous pouvez tout à fait, et c'est le geste juste, comparer des films "clichés" entre eux et établir que celui-ci en est un mauvais. Là, il y a discussion.


J'ai, par ailleurs, trouvé Jim Carrey absolument fantastique. Quand on pense qu'il peut jongler entre ce fou furieux et le grand timide d'Eternal sunshine, ça me laisse rêveur. Maura Tierney est une déesse vivante (c'est à peine caricatural, pour le coup). Menteur, menteur ne nous épargne pas quelques lenteurs, une morale par-ci par-là dont on se serait passé pour encore mieux apprécier l'humour de certaines scènes, et des personnages secondaires extrêmement faiblards, surtout les interprétations. Au final, Menteur, menteur est une comédie sympathique, bien loin de sa réputation élogieuse dans l'inconscient collectif, mais agréable à suivre en famille.

EvyNadler

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