Je ne sais pas s'il s'agissait d'une erreur de "canal à la demande" mais des dessins-animés made in Walt Disney déconseillés aux moins de 10 ans ne courent pas les rues, mais c'était pourtant le cas de Merlin l'Enchanteur...
Dans ce cas, à redécouvrir cette surprenante adaptation de Wolfgang Reitherman, on se rend assez vite compte qu'il s'agirait plutôt d'une recommandation basée sur les dialogues - pas toujours simples pour les enfants - que sur la "peur" ; Merlin passant le plus clair de son temps à philosopher et à enseigner des concepts parfois poussés au jeune Moustique. On y décèlera même, au tout début, une référence à l'inventeur de la machine à vapeur, Denis Papin ! D'autant plus que l'ensemble, initiant au savoir et à l'apprentissage, reste pédagogiquement bien fichu.
Aussi, ce Disney m'a agréablement surpris par la qualité de son humour, certes plus adulte, mais pas uniquement... Il y a vraiment de quoi se marrer : la barbe trop longue de Merlin, le sucrier, le fou-rire d'Archimède, le loup façon Bip Bip et Coyote (ou plutôt l'inverse), Merlin revenant de Saint-Trop', etc. Par contre, les jeux de mots ne fonctionnent pas tous... Et puisque j'en suis aux reproches : l'intro fait très vieillotte, Moustique le candide fait un peu trop sa pleureuse, et l'animation se montre assez étrange au niveau des déplacements des personnages.
Merlin l'Enchanteur, c'est un peu le "Cendrillon au masculin", puisque Moustique s'occupera d'abord des tâches ménagères au château d'un seigneur et de sa brute idiote de fils, avant de devenir son écuyer pour un grand tournoi, et réussir par hasard ce que l'on sait. Entre-temps, le magicien Merlin, attendant d'abord sa visite, le formera pour qu'il devienne quelqu'un. Le futur-roi d'Angleterre capable de retirer Excalibur de l'enclume, qui sait ? Sa formation passera notamment par des métamorphoses animalières (poisson, écureuil, oiseau) - un peu redondantes et longues, pour les deux premières -, mais aussi par l'apprentissage théorique.
Enfin, le film nous réservera le meilleur bouquet final qui soit avec le face-à-face entre Merlin et Madame Mimm, sorcière très très méchante et très très laide, nous offrant une "battle" animalière des plus réussies ! Après, à son image et comme tous les autres Disney, Merlin l'Enchanteur se montre totalement manichéen, mais pour le reste, j'ai beaucoup apprécié. On n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer, on rit beaucoup, et à tous âges, et l'originalité de l'entreprise mérite tous les éloges.
L'un de mes rares Disney préférés.