Les années 70 ont vu les derniers triomphes de la "comédie à l'italienne", jamais meilleure que lorsque la loufoquerie, la pantalonnade même se fige au mieux en un sourire désabusé, au pire en un rictus mortel. Comme Dino Risi ou Ettore Scola, Mario Monicelli nous fait rire avec des sujets aussi graves que la mort, la maladie, la vieillesse. Son talent, dans ce "Mes Chers Amis" (un film qui avait été quand même commencé par le génial Pietro Germi avant sa mort...) emblématique, porté par une troupe de comédiens hors pairs et survoltés, consiste à tout traiter de la façon la plus énorme qui soit, faisant ainsi paraître la vie comme ce qu'elle est vraiment: une blague gigantesque, qui, si l'on veut s'en sortir, ne doit absolument pas être prise au sérieux. L'amertume, la tragédie même s'avancent de moins en moins masqués... [Critique écrite en 1977]