Il apparaît que l’on ressort du film avec davantage d’allocentrisme pour ces vies détériorées, qui sont sans échappatoire. Ce métrage éclairé et éblouissant évite splendidement les poncifs pour mieux démanteler les stéréotypes. Abel, le premier-né compte bien jouer les coryphées mais on est plus dans le brigandage de quincaille de la comédie transalpine que du côté de Vito Corleone. Cette délicieuse fable réaliste trouve l’accord adéquat, agréable sans être artificielle, positif sans être niais, et charmé par sa tonitruante mais très liée clique que compose ce quartet de frais interprètes stupéfiants. Yohan Manca appuie sur la charge salutaire de l’opéra dans un premier film radieux et empli d’espérances.