Depuis ‘Les sœurs fachées’ en 2004, je crois que l’on a perdu Alexandra Leclère. Avec son premier flim, la réalisatrice n’était pas Billy Wilder mais avait signé une comédie plaisante, portée par le talent de ses comédiennes. Depuis, c’est la chute continue. Plombés soit par une grande vulgarité (‘Le prix à payer’), par les clichés (‘Le grand partage’) ou la femme scénaristique (‘Garde alternée’), les films d’Alexandra Leclère n’ont plus jamais été à la hauteur, sauf si par mansuétude on apprécie ‘Maman’, une comédie dramatique (très) relativement réussie, mais qui devait beaucoup au jeu des comédiennes. ‘Mes chers très chers enfants’ souffre comme ‘Garde alternée’ d’une grande paresse scénaristique.
Pour l’intrigue : Chantal et Christian Blanc ont deux enfants : Sandrine et Stéphane. Cependant, ces deux derniers n'ont jamais de temps à consacrer à leurs parents, allant même jusqu'à éviter leurs coups de téléphone. À bout de nerfs et à l'approche des fêtes de Noël, les parents Blanc ont une grande idée pour que leurs enfants se rapprochent à nouveau enfin d'eux : prétendre qu'ils ont gagné plusieurs millions d'euros au jeu. Evidemment, les enfants seront avides et vont retourner vers leurs parents qui vont leur jour des tours, avant que leur mensonge ne se retournent sur eux.
Alexandra Leclère doit être (j’imagine) amateur des comédies à l’italienne des années 60/70 car elle souhaiterait faire une comédie grinçante, acide sur la famille et les relations parents/enfants. Hélas, le film souffre d’un indigent scénario, sans une once d’imagination. Tout est extrêmement classique et déjà vu mille fois. Les comédies à l’italienne étaient des films aux scénarii extrêmement ficelés, précis, souvent écrits par trois, voire quatre scénaristes. Ici, le manque d’écriture se fait cruellement sentir et rien n’est plaisant ni réussi, sauf peut-être la fin, quand les parents finissent par réellement gagner au loto mais n’osent pas le dire à leurs enfants.
Les prestations des acteurs se rapprochent du cabotinage sans finesse. Une mention spéciale à Laurent Stocker (de la Comédie Française) qui joue un patron sans aucune finesse. La direction d’acteur est à l’avenant voire inexistante. Il faut dire qu’ils ont des situations sans intérêt et sans enjeux. Bref, à éviter.