J'avais écrit un avis qui avait été très apprécié sur Un Chien Andalou dans lequel je disais que ça n'était pas parce qu'une oeuvre était surréaliste qu'elle ne pouvait pas être analysée. (Au passage, je viens de voir la liste des meilleurs films surréaliste de Sens Critique et je trouve que les gens ont mis un peu tout et n'importe quoi.)


Du coup, rebelote avec Meshes of the Afternoon, un film muet de 1945, trouvable sur YouTube qui reste un des films "artistique" préféré de l'Angry Video Game Nerd. Du coup, j'ai voulu tester, après tout, ça ne dure que 14 minutes, juste le temps de filer le biberon à mon fils. (Il est dos à l'écran, je vous rassure.)


Je le met dans le haut du panier des courts métrages surréalistes (notamment quand certains ressemblent plus à des clips qu'autre chose.) Évidemment j'ai rien compris à la trame et je pourrais le re-re-regarder pour me perdre en analyse, mais je vais en rester à mon impression première et brute, celui où je suis encore dans la fascination.


Le film date de 1943 ce qui fait qu'il arrive finalement assez tardivement par rapport aux production de Bunuel et compagnie, mais en contrepartie, on a un film dont les images sont assez propres. Pour un truc réalisé en auto-production par deux américains d'une trentaine d'année, l'image est maitrisée, notamment les quelques plans où Maya Deren se parle à elle même, ou le moment où une vitre brisée dans la maison donne sur la plage. Le film est généreux en trucages, effets pratiques et plans inventifs. J'aime bien le plan où on la voit marcher sur différents revêtement qui est à la limite du gag.


Mais surtout, ce que j'aime bien dans ce film, c'est le côté répétition. On a une séquence initiale où Maya Deren marche dans la rue et rentre chez elle pour se mast... s'endormir dans son fauteuil, et la séquence va se répéter plusieurs fois jusqu'à carrément s'imbriquer, les précédentes versions de Maya se croisant autour de la Maya endormie. A cela s'ajoute une forme qui rappelle la mort, avec un visage miroir et un homme qui reproduit les mêmes choses.


Pour le coup, le film me rappelle ces rêves où la même séquence se répète plusieurs fois et où l'on est conscient soit même d'être dans un rêve, ce qui fait dérailler la séquence censé se répéter. Onirisme qui est renforcé par le fait qu'on voit Maya rêver.


En vrai, j'ai bien aimé et il est possible que je me le remate à l'occasion.


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le 21 mai 2024

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Mad Dog

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