Seconde partie du diptyque consacré au criminel de grande envergure Jacques Mesrine, L'Ennemi Public n°1 oublie les débuts sanglants du gangster français pour se concentrer principalement sur ses échappées spectaculaires aux côtés de François Besse et Charlie Bauer, l'approfondissement de ses relations éloignées avec sa famille et la traque toujours plus cintrée de l'inspecteur Broussard. Accumulant les arrestations musclées, les procès clownesques et les courses-poursuites extravagantes, Mesrine devient dans cette deuxième partie un personnage encore plus attachant mais aussi beaucoup plus dramatique, Jean-François Richet appuyant le côté humain à son maximum...
D'un salaud égoïste et violent, Jacques devient un véritable anti-héros sympathique, drôle et bouleversant, Vincent Cassel incarnant toujours au plus près de la réalité ce personnage terriblement ambigu. Nous retrouvons également Olivier Gourmet en inspecteur forcené dont le rôle prend nettement plus d'ampleur au même titre que Ludivine Sagnier et les nouveaux personnages accompagnant Mesrine que sont le révolutionnaire bourru Gérard Lanvin (hélas pas très crédible) et l'énigmatique Mathieu Almaric, parfait. Nous suivons donc la véritable montée en flèche du criminel mais également sa chute, aussi réaliste que spectaculaire, la même que celle à peine dévoilée au début du premier film, ici dans sa version intégrale.
Toujours plus sanglante, vraie, touchante et minutieuse, la mise en scène de Richet reste dans la même veine que son prédécesseur, les deux films ayant été tournés simultanément. Pourtant, alternant de nouveau et de surcroit entre ordre chronologique 'normal' et flash-forwards bien gérés, le long-métrage devient plus limpide et plus passionnant. Misant une fois de plus sur les relations et la mégalomanie de Mesrine, ce dernier segment prouve définitivement que Mesrine est une œuvre complète, riche et ambitieuse, réalisée d'une main de maitre par un metteur en scène passionné et interprétée par la crème des crèmes des acteurs français, en faisant un biopic intense rarement égalé. Un must immédiatement indispensable.