Pour sa première réalisation outre-Atlantique, le metteur en scène belge Fabrice du Welz ("Calvaire", "Colt 45","Alleluia") frappe fort en s'appropriant deux genres cinématographiques : la "Blaxploitation" et le "Vigilante movie". Ce mix explosif nous entraîne à Los Angeles de nos jours sur les pas de Jacob King (Chadwick Boseman) fraîchement débarqué de sa ville natale du Cap en Afrique du sud après avoir reçu un appel inquiétant de sa soeur Bianca vivant à L.A depuis quelques temps. Après un passage en douane à l'aéroport s’apparentant à un véritable interrogatoire, Fabrice du Welz annonce la couleur, "Message from the King" ne sera pas une carte postale californienne, notre seul décorum sera les bas fonds de la ville où Jacob s'enfoncera inexorablement, menant l'enquête jusqu'à découvrir le pire. Enfant de l'apartheid et du ghetto, Jacob a évolué dans un milieu brutal et dangereux. Pour lui, les rues de L.A. ne sont pas différentes de celles du Cap, ce qui lui confère presque l'aura d'un super-héros tellement il semble calme et méthodique (intéressant pour ce comédien incarnant le Black Panther dans "Captain America Civil War" et qui aura bientôt son propre Marvel). Mais Jacob n'est pas un surhomme, le seul costume qu'il endosse est celui d'un homme brisé qui fera couler le sang de ses ennemis en même temps que le sien, qui lui, aura le goût de la vengeance et de la colère. Et si "Message from the King" était une sorte de synthèse des polars des années 70, 80 et 90 ? On peut y voir l'empreinte de Michael Mann filmant Los Angeles comme personne ou encore la griffe de William Friedkin et son "To Live and Die in L.A.", des références incontournables qui accompagnent durant 1h40, "un justicier dans la ville" aux allures de "Shaft ".