Les entrailles de l'Enfer
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Elève dans un lycée militaire depuis la mort accidentelle de ses parents, Stanley Coopersmith (Clint Howard, le frère de Ron) est un garçon gauche et rondouillard, en butte aux brimades de ses camarades et de ses supérieurs. Seuls un camarade noir et le cuisinier lui témoignent un peu de bienveillance. Un jour qu'il est de corvée pour ranger la cave de la chapelle, il découvre une ancienne crypte bâtie par des satanistes. A l'aide de vieux grimoires et d'un ordinateur, il prépare sa vengeance. Celle-ci devient inévitable quand ses bourreaux tuent le chiot qu'il avait recueilli...
Variation tardive sur le thème sataniste (Rosemary's baby, L'Exorciste, La Malédiction,...), qui le modernise en y incluant l'informatique, Messe noire adopte une liberté de ton inhabituelle: dans un monde triste, injuste et brutal, le Diable apparaît non comme une menace, mais comme un aide permettant au héros de prendre une revanche que le spectateur espère dès le début du film. Série B propre à donner le frisson, Messe noire est aussi, mine de rien, une sacrée volée de bois vert aux institutions religieuses, militaires et éducatives: nul ne cherche à comprendre et aider Coopersmith, être terriblement solitaire, et le prêtre ne vaut pas mieux que les autres. D'ailleurs, lors du final, le coach et ses joueurs ne feront preuve d'aucune solidarité, chacun tentant (vainement) de sauver sa propre vie. L'un des derniers plans du film montre carrément une croix en flammes s'effondrant sur le sol (la scène fut tournée dans une chapelle vouée à la démolition). Malgré un budget limité, des effets spéciaux rudimentaires et quelques maladresses du scénario, Messe noire remplit son contrat, jusqu'à un climax sanglant, où un clou de la croix frappe le prêtre en pleine tête, et où les élèves sont dévorés par d'énormes porcs noirs (il fallait y penser !). Diablement nihiliste !
Créée
le 24 avr. 2021
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