Une jeune femme rencontre successivement trois hommes prénommés Ludovic et nés le même jour de 1910. Un film bien dans la manière de ce bon artisan qu'était Jean-Paul Le Chanois, dont les idées de gauche transparaissent dans le portrait à charge d'un chef d'entreprise. Un homme d'affaires, un humaniste et un voyou, tels sont les trois Ludovic qui vont croiser le chemin d'une femme naïve et qui croyait, au moins un temps, que l'argent faisait le bonheur. Le film est plutôt bien écrit et correctement mis en scène, trouvant sa note entre le rose et le noir. Odette Joyeux, assez effacée, déçoit un peu, au contraire de Bernard Blier, une fois encore remarquable en homme simple et bon qui croit au progrès et à la solidarité. Dans des rôles plus minces, Carette en fait beaucoup dans un registre gouailleur qu'il ne connait que trop (il est la voix off de l'histoire) et Jules Berry ne fait que se caricaturer. Nonobstant, Messieurs Ludovic reste un divertissement convenable, représentatif du cinéma français de l'immédiat après-guerre.