Seriez-vous prêts à sacrifier la vie de quelques junkies ou délinquants si ça servait à traiter les cancers, suturer axones et dendrites ou guérir les maladies incurables ? La question est habilement posée dans le feu de l’action urgentiste du début à un jeune médecin Britannique d’un hôpital new-yorkais, autant qu’à nous. Cet enjeu complètement amoral, pragmatique et terriblement orgueilleux constituera la trame et l’enjeu de ce bon petit thriller médical de 1996, dans lequel notre brillant docteur décide de mettre en lumière le mystère d’un patient SDF, suite à la supplique de son dernier souffle et à l’aberrance totale de ses sémiologie, examens, décès et disparition. Une fois sa vie sociale et professionnelle rapidement sabordée par une malveillance probablement haut placée, il ne devra plus compter que sur lui-même, sur la sympathie de ses anciens patients et amis, et sur un voyage au pays des morlocks, jusqu’à approcher les ténébreuses expérimentations laborantines que semble diriger un éminent et estimé neurologue.
L’épistémologie proposée, oscillant entre pragmatisme, orgueil, immoralité, néanmoins sous fond de dévouement humain et thérapeutique, n’en est pas à son coup d’essai dans les aventures du monde médical. Dans un polar mené à l’américaine avec sa bonne petite moralité tellement attendue, il nous transporte pourtant dans le plaisir et l’action, sachant éviter la caricature, et sympathiquement incarné par quelques pointures quand même, comme Gene Hackman, Hugh Grant, J.K.Simmons ou David Morse.