Le courage de se foutre à poil !

Après un " St Anger " (album sorti en 2003) qui annonçait une sorte de sursis et le retour à un heavy metal plus lourd, il restait la question de la chute de Metallica : comment le groupe a-t-il pu passer en une décennie de " Master of Puppets " à " Reload " ? A ce titre, " Some Kind of Monster " se présente comme le mea culpa du groupe et accessoirement une explication de leur déchéance musicale. Soit un documentaire relativement intéressant dans lequel Metallica a choisi de nous expliquer, à sa façon, les années de vaches maigres tant artistiquement qu'humainement.

On apprend donc que Metallica est paumé, que le groupe se fait aider par un psy bidon, que Bob Rock (leur producteur depuis 1990) est beaucoup trop présent dans les sessions d'enregistrement, que Lars Ulrich (le batteur et membre fondateur du groupe) la ramène de trop et que Kirk Hammett est définitivement un gros branleur. Mais surtout, on découvre un James Hetfield devenu l'ombre de lui-même (et c'est sans doute ce qu'il y a de plus insoutenable dans ce film). Metallica avoue tout : ses faiblesses, le pilotage automatique, la vie de rock star, la pression médiatique.

Devant ce documentaire d'un genre inédit, le fan est alors partagé entre apitoiement et profond mépris. On voudrait bien y croire au « nouveau Metallica », on voudrait bien que la machine se relance pour qu'au moins la carrière de ce méga-groupe se termine décemment. Et c'est un peu ça " Some Kind of Monster " : une louche de pitié, une cuillère à café d'espoir et, au final, la note du psy à payer.