Christophe Honoré s'essaie ici à l'adaptation de mythes grecques et romains, sur le thème de la métamorphose. Comme souvent, je suis allé le voir sans aucune idée du film, évitant soigneusement de lire les critiques Téléramesque (à peine ai je aperçu le petit sourire du bonhomme, histoire de ne pas mettre les pieds n'importe où) et Inrockeuses (et toutes les autres). Juste à l'instinct, et à la sympathie que j'ai pour la filmographie de ce monsieur.

Première bonne chose, Christophe Honoré nous sort un peu de son univers parisiano-bourgeois-parisien de Paris dans Paris parce que Paris un peu autocentré, et nous emmène dans le Languedoc (ou pas loin), entre banlieue désertée (Nimes?) et montagne arides. Deuxième tentative intéressante, il se sort de son cercle d'acteurs fétiches et nous présente une troupe d'acteurs totalement inconnus. Ils sont jeunes et beaux, pas toujours très à l'aise devant la caméra, mais ça nous donne un petit air de représentation théatrale de fin d'année de lycée assez rafraichissante. Une petite mention toute particulière à Europe, demoiselle aventurière et un peu garçonne dont on suit les pas curieux avec très grand plaisir. En bref, Christophe Honoré cherche à sortir de sa zone de confort.

Alors à partir de là, le spectateur peut ressentir deux choses à priori contradictoire. Premièrement, ce qui aurait sans doute été le cas de mon amoureuse si elle avait été avec moi en ce lundi soir de début septembre, un ennui et un agacement profond devant le jeu forcé et théâtral des acteurs, couplé d'un inintérêt total pour la chose et les allégories mythologiques (ces choses là, on tombe dedans quand on est mômes, ou l'on y tombe pas). Deuxièmement, un amusement sincère à la recherche de ces mythes lus et relus pendant l'enfance, ces souvenirs de Dieux libertins et joueurs et facétieux…

En deux mots, donc, pas un film qui plaira à tout le monde, mais qui a le grand mérite de tenter des choses, et de sortir le cinéma français des appartements du 15eme pour une flânerie extravagante dans les crêtes rocailleuses...

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le 15 sept. 2014

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Phil Dela

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