"Metello" n'échappe pas au style singulier et souvent éprouvé de Bolognini, un style qui, d'une scène à l'autre, séduit par sa beauté formelle ou agace par son affectation. Précisément, le maniérisme du metteur en scène tient du mélange d'un réalisme social indéniable, puisé dans le milieu ouvrier, et d'un passéisme romantique quasi anachronique par rapport à l'âpreté du sujet. Encore que le peu d'intérêt que j'ai porté au film concerne pour l'essentiel la mise en scène des personnages, plutôt figée, et surtout le manque d'envergure dramatique de ces derniers. Malgré la signification de cette évocation sociale, qui a toujours été un thème et une préoccupation du cinéaste.
L'histoire est celle de Metello, jeune ouvrier toscan dans l'Italie monarchique du début du siècle que Bolognini observe dans son existence de prolétaire bafoué incarnant la lutte socialiste comme dans son existence amoureuse et conjugale. Comme si le réalisateur voulait souligner, voire opposer, l'intégrité et l'intransigeance du travailleur et les compromissions de l'époux.
Mais si Bolognini témoigne bien du sort fait aux ouvriers, à l'heure où le socialisme tend à se substituer à l'anarchisme, les expériences de Metello qui, d'une certaine façon, donnent forme à un parcours initiatique, sont anodines, sans originalité ni véritable intensité dramatique.