Ouah ! je n'avais pas revu ce film depuis sa sortie, je n'ai pas souvenir de l'avoir revu en VHS, ça fait tout drôle parce que ça me replonge dans une époque euphorique où j'allais en salles voir des films de ce type, je m'en foutais, j'avais 20 ans et j'allais voir beaucoup de films commerciaux et populaires sur lesquels les journaux de l'époque déversaient leur fiel, ils n'en pouvaient plus les bougres, ça les amusait... Moi bien sûr, du haut de mes 20 ans, je pensais que c'était tous des connards qui n'avaient rien compris.
Ce film leur a donc donné du grain à moudre, il fut massacré à sa sortie, et de plus ce fut un gros échec, car on vivait les derniers feux du film catastrophe, Meteor étant sans doute l'un des tout derniers, le dernier officiel étant le Jour de la fin du monde sorti en 1980. Bref, ce Meteor reste largement sous-estimé, et en le revoyant aujourd'hui, avec mon vécu cinématographique et mon jugement plus mature, je m'aperçois qu'il n'était pas si mal que ça. C'est pourquoi je le rehausse d'1 point. En fait, il vaut mieux que ça et se révèle bien meilleur que ce que des pisse-copies de l'époque ont bien voulu faire croire ; avec certes un intérêt relatif car il n'égale pas d'autres films catastrophe comme la Tour infernale qui pour moi est le meilleur du genre, ou même encore Tremblement de terre.
Ce qui le désavantage, ce sont ses effets spéciaux très datés et rudimentaires : il y a des scènes de destruction, avec un tsunami sur Hong Kong et une énorme avalanche en Suisse, or on voit nettement que ce sont des transparences pas très réussies, seules les séquences de destruction de New York ne sont pas trop mal, même si le montage utilise des stock-shots, et les acteurs qui reçoivent un beau bain de boue sur la tête, n'ont pas dû s'amuser dans ces séquences.
En tout cas, ce film avait tous les ingrédients pour pointer un cahier des charges traditionnel du genre catastrophe : un réalisateur chevronné, Ronald Neame, qui avait déja réalisé l'Aventure du Poseïdon en 1972, l'un des premiers et des meilleurs films du genre, un casting de stars, des décors destinés à être détruits, quelques séquences de destruction... Certaines stars n'ont qu'un rôle réduit (Henry Fonda qui était coutumier des petites apparitions à cette époque dans de grosses productions, n'a que 3 petites scènes). A cela s'ajoutait un petit côté guerre froide car à cette époque, l'URSS existait encore, et les Américains et les Soviétiques étaient à même d'unir leurs forces pour détruire une telle menace venue de l'espace, ça joue énormément sur les tensions entre les 2 superpuissances qui n'osent pas révéler qu'elles possèdent chacune des missiles nucléaires dans l'espace.
Neame n'a rien inventé, l'intrigue est basée sur un fait réel : en 1968, un gigantesque astéroïde a frôlé la Terre et aurait pu la détruire. Le suspense est quand même assez réduit car on se doute que les missiles vont détruire cet énorme caillou qui se dirige vers la Terre à 50 000 km/h, mais la tension est palpable, le réalisateur filme l'astéroïde de façon menaçante, avec gros plans et musique angoissante, et les acteurs font le job. Le sujet inspirera d'ailleurs 2 films à la fin des années 90 : Armageddon et Deep Impact qui reprendront les mêmes ingrédients dans une formule plus moderne. Au final, Meteor peut faire sourire par le charme suranné de ses Fx mais c'est un honorable divertissement.