Monstrueux échec commercial lors de sa sortie malgré son budget de blockbuster et son casting quatre étoiles, Meteor reste pourtant aujourd'hui un excellent film catastrophe ayant bien inspiré les récents films du genre comme Armageddon et Deep Impact. Réalisé par le vétéran Ronald Neame, le long-métrage met en scène un brillant astrophysicien (Sean Connery, fantastique) retiré du milieu par dégoût de la politique qui va devoir se joindre malgré lui à une opération secrète afin de détruire un gigantesque météore fonçant droit vers la Terre.
Sa grande gueule et ses manières radicales vont pourtant être oubliées par ses supérieurs qui s'allient, eux, contre toute attente, aux Russes (dont une charmante interprète campée par la regrettée Natalie Wood, dont les origines soviétiques sont ici mises à l'épreuve). Située en pleine Guerre Froide, l'intrigue joue énormément sur les tensions entre les deux superpuissances mondiales, Américains comme Russes craignant de perdre leurs puissances atomiques si la menace spatiale n'était qu'un leurre de l'ennemi...
De craintes internationales en entraide inattendue, le scénario va crescendo jusqu'à un final dramatique époustouflant où Neame nous en met plein la vue à grands coups de séquences de destructions aujourd'hui désuètes mais néanmoins sympathiques comme l'excellente avalanche en Suisse qui contraste avec la destruction d'une bonne partie de New York (séquence hélas foncièrement ratée basée sur de nombreux stockshots...) ou encore le tsunami déferlant sur Hong Kong.
Et si les scènes d'action ne sont pas vraiment réussies, le réalisateur de L'Aventure du Poséidon s'en sort en revanche à merveille aussi bien dans les moments de tension entre les hauts dirigeants que lors des passages plus "calmes" dans l'espace où ce monstrueux astéroïde fonce paisiblement sur notre belle planète bleue. Au final, Meteor est un très bon film catastrophe, au suspense maintenu, au scénario précurseur très réaliste et à l'interprétation haut de gamme malgré quelques lacunes et un constat hélas évident : la fin des années 70 (ou le début des années 80) n'ont pas été reluisantes pour Sean Connery...