Une descente aux enfers pour une famille de paysans rejoignant les bidonvilles de Manille. Le réalisateur nous livre ici les dérives du système capitalisme et son impact à l'autre bout du monde: flambée des prix des semences entrainant l'exode rural, les nouvelles métrolopoles, dont la densité urbaine, explosa brutalement, corruption des autorités, prostitution et l'écart grandissant entre ceux qui vivent dans l'opulence et les traines misères. Maîtrisé de bout en bout, Sean Ellis découpe deux mondes bien distincts le jour et la nuit à travers un traitement colorimétrique certes classique, mais efficace. Le génie de Sean Ellis opère lorsqu'il s'agit d'enchainer les scènes aux antipodes les uns des autres sans briser le rythme du film. Qu'elles soient dérangeantes lors des passages dans le club, qu'elles dépeignent une vie de famille que les personnages tentent de préserver dans l'enfer de la ville, ou ces rues de Manilles que parcourent les convoyeurs de fonds qui prennent les traits d'un labyrinthe mortel d'ou le danger peut survenir à tout moment. Une descente en enfer sur fond de Robin Foster (ex-guitariste d'archives), qui laisse au spectateur un goût d'effroi tant l'espoir s'amincit au fil des minutes. Metro Manila par son originalité, sa qualité d'écriture et de réalisation, ses acteurs talentueux est un film à voir absolument.
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