Oscar Ramirez et sa femme Mai sont des paysans philippins franchement dans la merde, ils décident donc de partir pour Manille afin de trouver du travaille pour nourrir leurs deux gosses. Et il en trouveront, elle dans un bar à hôtesses minable, lui à la Brinks locale où il rencontre Ong un futur collègue encombrant.
La descente aux enfers et l’illusion de résurrection est épaulée par une photo classe et oppressante. Manille y est montrée comme un piège, un monstre qui désincarne ses habitants; puis avec lenteur et force, Sean Ellis remplace la ville par le fourgon blindé, le bar, des appartements minuscules, l’univers des personnages est étouffant et le cadrage nous y pousse. La musique de Robin Foster renforce le tout, elle fait partie de ces scores qui n’envahissent pas le film mais l’accompagnent.
La mise en scène n’est pas en reste, les acteurs sont d’efficaces inconnus. Ce choix (sans doute budgétaire) est de bon ton, il renforce le lien avec ceux-ci, se mettre à la place d’un quidam est plus aisé pour le spectateur.
Metro Manila n’est pas exempt de défaut, au premier rang on retrouve le gros stéréotype de la lutte des classes avec un paysan gentil, un peut trop gentil, beaucoup trop gentil qui se voit obliger de partir en ville pour nourrir sa famille. On peut aussi considérer que la relation mentor/apprenti d’Oscar et Ong a de très grandes similitudes avec Training Day, sans jamais égaler ce dernier. Et enfin quelques longueurs pèsent sur la narration, mais heureusement la fin efficace et brutal les fait vite oublier.
Mais dans l’ensemble j’ai aimé Metro Manila, et si on considère qu’il a été tourné avec un budget ridicule, ça relève même de la prouesse. D’ailleurs pour l’anecdote pognon, avant de trouver les fond pour son film, Sean Ellis avait demandé à Ridley Scott d’intégrer le budget de Metro Manila à celui de Promotheus le faisant passer pour des frais de maquillage.
Critique écrite pour lepouf.info