Metropolitan par dillinger0508
Suite à un malentendu, Tom se retrouve convié à une soirée où il va découvrir la jeune élite intellectuelle et sociale de New York.
La peinture de ce microcosme aussi ridicule que raffiné et fascinant se fait sur un ton d'ironie légère qui rappelle les chapitres mondains de La Recherche du Temps Perdu. On pense notamment à ceux consacrés aux Verdurin, puisque le petit monde décrit fonctionne presque sur le mode du club privé. Le personnage principal est d'ailleurs assez proche du narrateur proustien, dans son dédain (masqué chez Marcel mais clairement exprimé par Tom face aux pratiques assez cliché de ses compagnons de la "Urban Haute Bourgeoisie"), mais aussi sa fascination contenue difficilement et qui rend ses sarcasmes un rien hypocrites.
Puisqu'on y montre des intellectuels new-yorkais, le nom de Woody Allen vient aussi à l'esprit. Chez Allen cependant le milieu décrit est choisit par facilité - c'est le sien - mais il n'irrigue pas l'oeuvre. On peut ainsi regarder bon nombre de ses films en état d'ébriété sans en perdre les subtilités.
Stillman, de son côté, n'éhésite pas à se montrer plus profond, au risque d'être démonstratif. Même si ses protagonistes sont clairement moqués, ils ont des réflexions à partager et une culture francophile qui ravira le public ici (on se rappelle l'étudiant louant les pratiques des chevaliers catares dans Damsels in Distress). Quant au personnage principal, son étrange rapport à la culture m'a touché dans ce qu'il confronte une grande connaisance et un certain "fonctionnalisme" ("je ne lis jamais de livres, je ne lis que les critiques, lesquels m'apportent leur point de vue en plus de celui de l'auteur").