Meurtre à Alcatraz par FPBdL
- Meurtre à Alcatraz - inspiré d'une histoire vraie.
Fin des années 30, 4 évadés sont rattrapés par les gardiens, 2 sont abattus, pour les 2 autres ce sera cachot, torture et autres atrocités. Réadaptation, comme dit l'administration...
Voilà pour le lancement.
En choisissant de le tourner façon journal télévisé d'époque sur musique de fête nationale, Marc Rocco plante d'emblée le propos du film, montrant du doigt la froideur et la cruauté de l'institution pénitentiaire où la violence est banalisée.
Alors que la durée maximale d'isolement est établie dans les textes à 19 jours, Henri Young y passera 3 ans, sans quasiment voir la lumière du jour. Affamé, brutalisé, mutilé, il en ressort méconnaissable, ayant perdu tout repère.
Le film aurait pu se contenter de nous faire voir la violence épouvantable du milieu carcéral. Montrer les déséquilibrés qui y sont enfermés, montrer les innombrables mesures de rigueur et l'organisation millimétrée ou encore verser plus explicitement dans le manichéisme entre ce personnage oublié au fond de son trou et les familles des surveillants habitant sur l'ile qui vivent dans le confort. Au lieu de cela, la camera s'attache à Henri, nous amène dans sa cellule atrocement exigue, sale et noire ; Le colle au plus près pour nous faire partager sa sensibilité, son histoire bouleversante, ses soufrances physiques et ses peurs du lendemain.
Le propos grave et les décors immersifs prennent aux tripes. Le premier rôle est le fruit d'une interprétation gigantesque qui éclipse quelque peu la prestation de Christian Slater dans le rôle de l'avocat débutant.
- Meurtre à Alcatraz - est un film bouleversant qui tient ses promesses du début à la fin et que l'on ne peut chasser de sa mémoire. Un film choc pour les estomacs bien accrochés, à ne pas manquer.