L'histoire, partiellement, romancée, est celle de Henry Young, un jeune homme prisonnier à Alcatraz après avoir volé de l'argent pour nourrir sa soeur, puis après avoir tenté de s'enfuir de l'enceinte. Il va condamné à l'isolement durant trois ans (au lieu des 19 jours réglementaires), ce qui va le rendre fou, et lors d'un repas, il va tuer celui qui l'a dénoncé lors de sa fuite. Risquant alors la peine capitale, il est aidé lors de son procès par un jeune avocat qui veut prouver le côté inhumain de son traitement.
Meurtre à Alcatraz est un film de procès tout ce qu'il y a de plus classique, mais qui tient surtout aux numéros de ses acteurs principaux, Gary Oldman en chef d'Alcatraz, Christian Slater en avocat idéaliste, et surtout Kevin Bacon qui, pour le rôle, a perdu énormément de poids et s'est fait une tête assez particulière. Rien de nouveau sous le soleil du genre, mais on prend un certain plaisir à voir ce film qui montre une fois de plus à quel point les prisons peuvent être cruelles, jusqu'à broyer psychologiquement un homme qui a subi bien plus que le petit larcin entre guillemets qu'il a commis.
Mais ce qui est intéressant, c'est de voir à travers quelques archives reconstituées (l'histoire se déroule au début des années 1940), le côté presque sacré d'Alcatraz montré par les médias, et en particulier le directeur qui est montré comme quelqu'un de juste, pourquoi défendre quelqu'un qui aurait mérité de croupir en prison ?
C'est aussi et surtout le dernier film réalisé par Marc Rocco, qui décèdera très jeune à la fin des années 2000. Dommage, surtout quand on voit le côté simple, assumé, mais au fond réussi de ce Meurtre à Alcatraz.