Après avoir revu “Mort sur le Nil”, il fallait enchaîner avec ce “Meurtre au soleil”. C’est l’été, le bambin vient de découvrir Agatha Christie. Il nous dévore un bouquin par jour pratiquement. Je me dois de l’initier également aux joies de la Poiritude audiovisuelle.
Même si ce “Meurtre au soleil” est un peu moins bien maîtrisé, plus éclaté (peut-être en raison de l’espace plus vaste où se situe l’action?), il n’en demeure pas moins une bonne adaptation. Elle est à peu près bâtie sur le même canevas que “Mort sur le Nil” : présentation des personnages et de leurs mobiles, enquête en huis clos (une île reste un espace à peu près fermé et exigu) et la réunion tupperware pour la conclusion de Poirot en guise d’apothéose (au sens historique du terme, manque plus que les lauriers sur ses petites cellules grises).
Peut-être le scénario insiste-t-il davantage sur le côté comique d’Hercule Poirot? Peter Ustinov joue de son physique rondouillard. Sa séance de natation à la Winston Churchill (“No sport!”), dans sa barboteuse brodée de ses gigantesques initiales, souligne dans le même temps son égo sur-dimensionné, mais aussi cette ambition humoristique accrue. Fort heureusement, le film ne sur-investit pas non plus là dessus et revient rapidement aux choses sérieuses.
On retrouve Jane Birkin dans un rôle un peu plus fourni.
Surtout une Maggie Smith éclatante, très drôle et même assez charmante. Son duel plein de flamboyance autant que de fiel face à une Diana Rigg perfide et toujours aussi sensuelle offre deux ou trois grands moments, avec des dialogues à fleurets non mouchetés. Les comédiennes prennent manifestement un grand plaisir à se lancer des piques. Ces séquences sont pour moi les meilleures du film, avec le coup de théâtre final (of course!).
On notera la présence de l’immense James Mason malheureusement diminué par son âge, presque éteint, dans un rôle minimaliste.
À part Peter Ustinov, Maggie Smith et Diana Rigg, la distribution n’est pas véritablement époustouflante. Roddy McDowall, comme d’habitude en fait des caisses. Je le préfère sobre. Ici, il est à la limite d’une Zaza Napoli et n’est pas loin d'être exaspérant. Nicholas Clay et Denis Quilley sont assez quelconques.
Non, je retiens bien plus le cadre méditerranéen, chaud et sec de cette enquête, malgré le fait que le meurtre paraisse au final d’un compliqué peu crédible dans la pratique. Son mécanisme et la façon dont Hercule Poirot parvient à le démonter est plutôt bien mis en scène. Celui de “Mort sur le Nil” était plus réaliste. Celui-là fait tout de même le job grâce au charme de cette île et de certains de ses occupants.