Comme on peut deviner d'après le titre du film, surtout avec le symbole dollar remplaçant le s, l'histoire du long-métrage se résume aux derniers instants d'un homme dont sa tête est mise à prix. Il va donc devenir la cible d'un tueur, voire même celle de plusieurs tueurs. Une histoire tout à fait banale d'un premier point de vue. Sauf que celui qui doit être tué est un magicien louche, Buddy "Aces" Israël, prétendant avoir des preuves pour faire inculper le gros bonnet de la mafia Primo Sparazza d'assassinat de plus 130 personnes. Pour la mafia, il est hors de question que ce magicien reste en vie. Ne voulant pas se salir les mains, Primo offre une somme d'un million de dollars à celui qui éliminera le magicien. Peu importe qui le fera tant que le boulot sera fait. Un million de dollars ! Voilà un joli pactole pour faire motiver des mercenaires, des assassins et des tueurs à gages à accomplir cette mission sans qu'ils fassent équipe. Et encore moins de partager la somme. Et voir ce petit monde arriver en même temps dans l’hôtel et se confronter entre eux ne forcément pas dire qu'il va y avoir un vainqueur, il peut même en avoir aucun qui sera disponible pour mettre fin à la vie du magicien.
Voici le genre de scénario que Joe Carnahan nous sert dans son jubilatoire très junky et bourrin. Le genre de pitch nous foutant une si belle claque dans la gueule tellement qu'on ne peut pas la voir venir. Un film nous émergeant dans une atmosphère chaude et mélangeant d'une manière juteuse le style de longs-métrages réalisés par de grands réalisateurs tels que Quentin Tarantino et Guy Richtie. Le gros inconvénient de ce genre de scénario est de nous faire patienter jusqu'à la fin du film avec des scènes qui n'ont presque aucun intérêt à voir et du blabla inutile à part introduire les personnages et dévoiler leur dangerosité. Ce n'est pas chiant, c'est juste supportable puisqu'on s'embarque dans un monde de flics et de voyous comme on a l'habitude d'en voir avec tous les ingrédients de base de films de mafieux. Surtout qu'on a un casting qui fait l'affaire avec des acteurs se défoulant sans limite comme Ryan Reynolds, Ray Liotta, Ben Affleck, Jeremy Piven, Chris Pine et Andy Garcia. Des hommes accompagnés d'une Alicia Keys qui n'est certes pas une bonne actrice mais se montrant attirante et divine dans sa tenue sexy en tant que tueuse à gages.
Le casting est donc un bon élément que le réalisateur a su intégrer dans son film afin d'éviter de nous faire plonger dans la mélancolie. Surtout que notre patience est récompensée par une fin d'une efficacité assez inattendue et loin d'être une déception. On se régale de scènes de fusillades furieuses et redoutables nous faisant entraîner dans une ambiance très barge. Un énorme et ingérable foutoir dans un hôtel pour nous faire prendre en plein dans la gueule. Le réalisateur savait que tout l’intérêt de son film se porterait sur cette fin monstrueuse. Ce n'est pas une fin ni trop courte, ni trop longue. C'est une fin où aucun des protagonistes est mis plus en retrait que d'autres. Tout le monde se défoule sur tout le monde. Pas de pitié pour les plus faibles, c'est chacun pour sa peau. Surtout que c'est intelligemment bien monté pour ne pas nous faire perdre dans la continuité de cet affrontement collectif.
Joe Carnahan s'est montré comme un professionnel qui ne s'est pas permis de rater son film avec une mise en scène et un montage bien gérés et fluides. On peut admirer tous les détails admirables des scènes d'action avec des plans bien cadrés pour voir à la fois la difficulté des personnages à survivre lors des fusillades et les balles faisant tout exploser autour de ces derniers. Surtout que le cinéaste n'a pas hésité à agrémenter son film de sentiments et d'amour pour enrichir son film et son univers ultra-violent pour conclure son œuvre avec grâce et subtilité. Un peu dommage que Joe n'est pas fait un film où la scène finale occuperait une majeure partie du film, cela aurait pu gagné en puissance. Mais bon ! Joe Carnahan est un cinéaste sérieux et qui a bien assuré techniquement pour nous offrir un polar terriblement divertissant. 7/10
L’hôtel-casino qui se transforme en une zone de guerre.