Le dernier film de Nanni Moretti met en scène un drame personnel au travers de l’histoire d’une réalisatrice (jouée par Margherita Buy), qui court entre les plateaux de tournage et les couloirs de l’hôpital. Entre rires et larmes, Nanni Moretti nous conte l’histoire de Margherita, une femme à la fois courageuse et brisée, tiraillée entre un tournage qui manque de tomber à l’eau et la maladie de sa mère qui ne cesse d’accroitre. Nanni Moretti nous immerge dans une histoire commune, communiquant des émotions qui touchent dans leur intensité chacun des spectateurs, venant frapper avec force dans les histoires personnelles de chacun, donnant alors à cet alter-égo une dimension universelle. En parallèle au personnage de Margherita, on retrouve Nanni Moretti qui endosse le rôle de Giovanni, le grand frère à la fois protecteur, critique, parfois aussi juste, tendre et attendrissant, qui ne cherche qu’à soutenir sa soeur dans cette épreuve et la libérer un peu du rôle qu’elle porte lourdement sur ses épaules envers leur mère malade. On se retrouve ainsi dans un trio familial au bord du drame dans lequel viendra s’ajouter la fille de Margherita, une jeune fille qui manque légèrement de confiance en soi, amoureuse, jeune, jolie, mais aussi nulle en latin, une langue qu’elle apprend pour faire plaisir à sa grand-mère, une ancienne prof reconnue et renommée. Ainsi, le drame les entoure petit à petit, les lie, les rassemble, les rend indéniablement plus forts mais aussi plus vulnérables. Si le film de Nanni Moretti se traîne parfois en longueur il reste néanmoins un bon film, plongé entre la douleur et les passages comiques qu’apporte la présence de John Turturro dans son rôle de Barry Huggins, un élément important dans cette atmosphère profondément bouleversée et en proie aux larmes.