Bon !
Commençons par le début : ma ville question ciné c'est de la grosse daube et mes concitoyens sont en majorité des cons. La preuve en est que pas grand monde dans la salle pour voir ce film lors de son avant-première.
Ceci étant dit, il y a quand même quelques événements intéressant deci-delà chez moi.
Les rencontres du film italien en est un.
Arriver à accepter la maladie, puis la fin inéluctable de la personne qui censée être la plus proche de vous à savoir votre mère. Comment d'un déni complet de cette atroce et dure réalité, d'une volonté farouche et obstinée de ne pas voir la vérité en face.
Nanni Moretti choisit une femme pour incarner son propre personnage et raconter à travers elle ce par quoi il est passé au cours du tournage de son dernier film.
J'aime Moretti !
Pour son humour, son côté gauchiste extrême et un peu borné, donneur de leçons alors que c'est un égocentré comme rarement.
Bref, pour ces raisons qui font que d'autres ne le supportent pas j'aime son cinéma à la saveur si particulière.
Ici, il retrouve son cinéma très autocentré mais se fait paradoxalement plus discret, humble et se met presque en retrait.
Il ne parle de lui, de sa douleur qu'en se "déguisant" en femme, comme si en tant qu'homme il lui était interdit de ressentir, de vivre certaines choses.
En prenant cette distance bienvenue, Nanni expose comment, dans ces instants de fragilité, lorsqu'on est confronté à la maladie voire la disparition d'un proche, le soutien, la présence de gens bienveillants est indispensable.
Parler, se confier, être entendu(e) est nécessaire pour accepter les choses et dire adieu correctement.


Le contexte de cette période de deuil est pour Margherita, d'une grande intensité.
Elle doit non seulement faire face à cette perte imminente et douloureuse mais à des soucis professionnels et autres tracas incessants.


On a tous vécu un moment de désespoir total comme la scène de l'inondation, même si dans l'absolu, elle fait sourire


La séparation d'avec son amant du moment, les problèmes scolaires de sa fille et un acteur américain immature et ingérable.
John Torturro, génial une fois de plus, apporte ainsi la touche de légèreté et de rire omniprésent et salvateur chez le réalisateur.


Un film oublié au palmarès de Cannes, mais qui j'espère vous fera prendre le chemin des salles.

Rawi
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Nanni Moretti (réalisateur), Top critiques (films) et Mes toiles de 2015

Créée

le 14 juin 2015

Critique lue 1.7K fois

44 j'aime

14 commentaires

Rawi

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

44
14

D'autres avis sur Mia Madre

Mia Madre
Rawi
8

Comment te dire adieu ?

Bon ! Commençons par le début : ma ville question ciné c'est de la grosse daube et mes concitoyens sont en majorité des cons. La preuve en est que pas grand monde dans la salle pour voir ce film lors...

Par

le 14 juin 2015

44 j'aime

14

Mia Madre
takeshi29
9

Maman, à quoi tu penses ? A demain

Étant une grosse feignasse, je ne ponds plus beaucoup de critiques mais arrivé au terme de ces 107 minutes, je ne pouvais faire autrement que de vous dire pourquoi il est OBLIGATOIRE de voir ce "Mia...

le 20 déc. 2016

28 j'aime

4

Mia Madre
Eggdoll
4

Un film aussi nombriliste que son héroïne ?

Puisque personne ne l'a fait avant moi, il va me falloir endosser le rôle de la méchante rabat-joie qui, ayant vu le film au Cinexpérience huitième du nom, ne l'a pas aimé. J'en ai discuté avec mes...

le 24 nov. 2015

27 j'aime

21

Du même critique

Bienvenue à Gattaca
Rawi
10

Critique de Bienvenue à Gattaca par Rawi

Un des meilleurs sinon le meilleur film d'anticipation existant. Scène d'ouverture, une des douches les plus hygiéniques jamais filmées. Des lambeaux de peaux, tombent dans le bac à douche les uns...

Par

le 31 oct. 2012

185 j'aime

23

Le Petit Prince
Rawi
9

Poésie initiatique

Cher Antoine, Quand j'ai fait la connaissance de votre petit Prince, je n'étais qu'une petite fille qui commençait ses découvertes littéraires. Bien sûr qu'à 7 ans, je n'ai pas tout compris. La...

Par

le 26 avr. 2016

133 j'aime

9

Under the Skin
Rawi
8

Poème érotique

Le film s'ouvre sur un oeil, un regard qui se forme, une langue qui se prononce maladroitement. Fond noir ! L'intérêt majeur de cette adaptation est son ACTRICE principale. A la fois très connue,...

Par

le 4 juil. 2014

130 j'aime

33