4 ans après "Habemus Papam", Nanni Moretti s'inspire de ce qu'il a vécu durant ce tournage et livre un film sur la mort de la mère d'une réalisatrice en plain tournage. Se rapprochant, par son sujet du deuil (ou plus précisément ici du deuil à venir) de "La Chambre du Fils", le film use de ressort dramatique connu mais ls mets en scène avec talent, distillant une ambiance lourde et pesante durant toute sa durée. Ainsi, grâce à cela, on est captivé par l'histoire qui se passe devant nous, le film amenant parfois un peu de légèreté pour nous faire respirer, et l'on ne voit pas le temps passé, pour finir complètement retourné par la fin du film. Côté réalisation, on est dans dur pure Nanni Moretti, où la légèreté apparente soutient une lourdeur qui aurait perdu à être mis en scène de façon trop esthétique (voire esthétisante). Une réussite complète du côté de la mise en scène et du scénario en somme.
Côté acteur, au côté de Moretti, toujours aussi bon même dans un petit rôle, Margherita Buy livre une partition exemplaire, portant toute la tension du film dans un regard plein de larmes et un visage camouflant sa détresse derrière un sourire extrêmement triste. John Torturro complète le tableau avec ce rôle d'acteur mythomane aussi agaçant qu'il est drôle.
Au final, "Mia Madre" est un film magnifique, d'une beauté tel qu'il devrait pouvoir séduire le plus grand nombre. La preuve supplémentaire du ratage cannois qui n'a pas dénié récompenser un tel film...