J'ai trouvé ce film dans une liste de films cultes que je conseille au passage : 100 Cult Movies.
Cette brave liste de films m'a fait découvrir certains de mes films préférés (The Devils ou Easy Rider) mais aussi de bons gros nanars amusants (The Room ou Blacula par exemple). Ce dont je ne me doutais pas c'est qu'avec Miami Connection elle allait faire les deux à la fois.
En allant sur Senscritique j'ai pu lire cette description qui m'a hypé tout de suite : "Un groupe de rock pratiquant les arts martiaux doit affronter un gang de motards ninjas qui a la main mise sur le trafic de drogue en Floride." Rock, Ninjas, Motards, Drogue que demander de plus ?
Une fois téléchargé j'ai attendu d'être avec un bon ami en lendemain de soirée pour me confronter à ce film tant prometteur. Après une heure trente de rire non-stop que dire de Miami Connection ?
Bon alors déjà pour une fois la description Senscritique n'était pas mensongère, mais au delà de cette information anecdotique, ce film est clairement le meilleur nanar que j'ai vu de ma vie. Tout est fantastique, ce film a la particularité de s'apprécier en 3 étapes clés :
Partie I : Jouissance auditive
Ce qui marque dès le début c'est la qualité musicale de la BO, en deux titres on est transportées dans le meilleur des années 80, la disco kitsch coule à souhait et c'est un pur plaisir. Les deux titres de Dragon Sound devraient être des putains de tubes : les paroles sont super niaises, elles restent en tête pendant des jours, impossible d'oublier Friends et Against the ninja.
Partie II : Catharsis visuelle
Au delà de la qualité indéniable de la BO, n'oublions pas que l'on regarde avant tout un film, et c'est du très grand cinéma, le génie de Miami Connection est déjà de nous placer dans un univers où tout le monde fait du karaté que ce soit les lycéens, les voyous voire les gens randoms dans la rue on a l'impression que Miami est un Dojo. Les personnages sont mythiques et les voir évoluer est un plaisir constant (mention spéciale au moustachu toujours torse nu qui marque à vie), d'autant plus qu'ils ont un passé tragique : ils sont tous orphelins, genre c'est une bande de 7 potes et ils sont tous orphelins. C'est incroyable mais dans le film c'est dit comme une évidence. Hélas contre toute attente le jeu d'acteur est au plus bas, une mention spéciale à Jim qui lit les lettres de son père c'est incroyable, Al Pacino sort de ce corps.
Pour ce qui est des combats, car c'est un film d'action (enfin je crois) pour le coup je ne les ai pas trouvés (trop) ridicules, 10 fois mieux que Kickboxer, donc pas ouf mais pas ridicule.
Partie II : Farandole d'anecdotes
Et c'est la meilleure partie, l'après film est incroyable, Miami Connection regorge d'anecdotes savoureuses dont voici une sympathique sélection :
Déjà le film n'a pas été filmé à Miami mais à Orlando
Le mec qui joue Mark a 20 ans de plus que tous les autres dans sa bande de potes (on le remarque à peine), mais ce mec c'est pas n'importe qui, c'est Grandmaster YK Kim : un mec qui tient une chaine de Taekwondo, "le McDonald's des écoles d'arts martiaux" selon Wikipédia, rien que ça. Et sans ce mec cette merveille n'existerait pas, il avait pour projet de promouvoir le Taekwondo au travers d'un film et a apparement mis tout son fric dedans (on arrive quand même a un budget de 1 million de dollar pour ce joyau du septième art). La plupart des acteurs sont d'ailleurs ses élèves.
Ca je le mets en spolier parce le lire avant d'avoir vu le film c'est peut être y perdre un fou-rire mémorable : LE PERE DE JIM QUI EST JUSTE UN MEC PLUS JEUNE QUE LUI AVEC LES CHEVEUX PEINTS EN BLANC, putain c'est énorme je rigole encore en y pensant, 1 million de dollars de budget et ils font ça, c'est complètement dingue.
Alors voila il est évident que Miami Connection ne peut pas être considéré comme un bon film, c'est pourtant un film unique et inoubliable. Il a cette fameuse sincérité des vieux nanars, d'avant que cela devienne une industrie productrice de films sans âme. On peut reprocher ce qu'on veut à Miami Connection mais c'est un film qui rend heureux si on le regarde avec (possiblement) un bon joint et (surtout) de bons amis