Du très bon nanar qui annonce d'emblée la couleur en introduisant une combinaison sbires + ninjas + bikers + coke + groupe de zicos taekwondoistes au nom perrave (les Dragon Sound !). Le reste ne peut alors plus que suivre. Le concept du film est tout de même terrible : on part d'une banale situation de conflits de musiciens dignes de la lutte pour la scène du Wagon entre les Pour Etre Libre et les Break Now, et pourtant, les choses ne font qu'empirer progressivement avec la survenue d'adversaires toujours plus forts au point que ceux-ci semblent ne même plus savoir pourquoi ils veulent démonter les Dragon Sound. Loubard, bikers, mafieux, jusqu'aux ninjas, le pauvre groupe de potes est obligé de se défendre en déboitant tout le monde (parfois à 5 contre 47). On a l'impression que ça pourrait continuer à l'infini, avec l'arrivée des Spetnaz, de tribus Massaï ou des cartels colombiens. Faut donc comprendre qu'il n'y pas de véritable histoire, la seule vague trame scénaristique (la recherche du père du black) manquant de peu de se terminer en eau de boudin.
Tout le monde chie la classe nanarde, que ce soit chez les gentils (Y. K. Kim et son faciès de traviole, son pote le sous-Freddie Mercury...) ou chez les méchants (Jeff et sa bande de trognes improbables, le chef moustachu des Ninjas qui picole dans les bars de routiers...), dommage que Miami Connection demeure la seule expérience cinématographique de la majorité d'entre eux . Les chansons du groupe Dragon Sound méritent l'immortalité du radioblog (je suis fan du pamphlet "Against the ninja"). Et les doublages français sont bien sympas ("je savais pas qu't'avais un père !") même si les extraits vus en VO ont pas l'air mal non plus (l'accent de Kim !).
Et putain, cette fin de malade mental est vraiment à graver dans les annales. Partir d'un contact pour des concerts en boite de nuit pour en arriver à un remake de Predator avec étripage sauvage de ninjas dans la boue sur fond de beuglements berserker, c'est juste fantastique. L'énergie est d'ailleurs telle qu'elle entraine le spectateur, les acteurs prenant alors une consistance crédible qui les rend quasi-iconiques. Une séquence parfaite.