La définition type d’une trop grande déception...

Un grand réalisateur (Heat, Ali, Collatéral) qui retrouve ici les rênes de sa production télévisée d’antan, à savoir Deux flics à Miami (dont il est également le réalisateur de quelques épisodes), 15 ans après l’arrêt de la série. Retrouvailles au sommet donc ! Du moins sur le papier. Car il reste encore à vérifier si le résultat est à la hauteur des attentes de ce qui pourrait être l’un des films policiers le plus divertissant de ces dernières années !


Miami... Deux agents fédéraux et la famille d'un informateur ont été sauvagement exécutés. Une nouvelle enquête commence pour Sonny Crockett et son coéquipier Ricardo Tubbs, avec une certitude : la fuite qui a permis ce massacre en règle provenait des sommets de la hiérarchie... Les deux inspecteurs découvrent rapidement que les tueurs étaient au service de la Fraternité Aryenne, organisation suprématiste liée à un réseau de trafiquants internationaux doté d'un système de protection ultra-sophistiqué. Poursuivant leurs investigations, les deux partenaires prennent contact avec l'administratrice financière du cartel, Isabella, une sinocubaine aussi experte en investissements et transferts de fonds qu'en blanchiment d'argent. La séduisante Isabella offre contre toute attente à Sonny une chance d'exorciser ses démons...
Divertissant ? Pour moi, ça aurait dû l’être ! Je ne demande pas à voir du Michael Bay, mais là, j’aurais largement préféré ! Après un trop long début qui s’emmêle déjà les pinceaux comme ce n’est pas permis, Miami Vice prend la route du film policier d’action ultra classique. Avec un soupçon de personnages approfondis sans qu’ils soient réellement travaillés comme il se doit. Et le tout raconter avec une lenteur de récit inimaginable ! Le film met 2h15 à nous raconter l’histoire de deux flics s’infiltrant dans un réseau de drogue pour le démanteler. C’est pour dire ! Mais quand on voit les scènes inutilement longues qui composent le film (séquences de danses, de regards entre personnages, de trajets en bateau et avion, de sexe…), on comprend mieux pourquoi. Et on se dit surtout que Miami Vice, film d’action que l’on aurait aimé voir, se trouve être finalement d’un ennui incommensurable ! Et drôle malgré lui (Tubbs comprenant tout le charabia difficile à cerner d’un médecin, par exemple). Bref, ça se veut complexe au possible et ça se montre ennuyeux et classique qui plus est !

Et le plus étonnant dans tout cela, c’est que les acteurs n’arrivent même pas à porter le film bien plus qu’il ne l’est ! Véritable déception de ce côté-ci, surtout de la part de Jamie Foxx, que l’on avait vu dans de meilleures dispositions (pour ses fans). Là, il ne se contente que de tenir une gueule de flic qu’il ne faut pas faire chier. C’est tout ! Même constat pour Colin Farrell qui veut se la jouer romantique et quelque part frustré, mais sans jamais dépassé convenablement la limite du manque de crédibilité.

Néanmoins, il faut reconnaître à ce Miami Vice sa crédibilité justement. Je veux bien entendu parler la manière dont son décrite les interventions policières, quelques situations (le fait que les héros ne soient pas complètement des durs à cuir qui abattent toute une troupe d’adversaires à eux tout seul) et surtout la manière dont ces séquences sont tournées. Entièrement filmé à la caméra numérique, Miami Vice bénéficie d’un côté documentaire d’investigation, composition musicales quasi absentes donnant à l’ensemble un réalisme des plus bluffants. Comme si Michael avait réellement suivi ces deux flics dans leur mission. Et surtout, cela apporte un véritable impact lors des scènes de fusillades ! Pas pour rien que le réalisateur réutilisera se procédé pour Public Enemies ! Mais malgré cet atout technique, il est très difficile de se plonger dans cette semi-réalité, à cause du scénario et de quelques effets numériques (dont l’explosion du bungalow) d’une laideur indiscutable. La fiction reprenant ainsi le pas sur le réalisme par moment.

Mais malheureusement, Miami Vice ne peut s’arrêter à ce seul avantage. C’est pourtant ce qu’il fait… Au final, nous nous retrouvons avec un long-métrage bien en-dessous de ce qu’avait pu nous livrer le réalisateur sur le sujet (Heat et Collatéral). Et nous livre à la place du divertissement explosif et approfondi qu’aurait pu être Miami Vice un banal film policier. Qui plus est fort ennuyeux, mal joué, inutilement complexe et donc peu mémorable. Bref, Miami Vice est la définition type d’une trop grande déception…

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le 21 janv. 2013

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