Michael Kohlhaas par JimAriz

Assez insolite qu'un réalisateur aussi peu connu comme Arnaud des Pallières arrive à réunir un casting aussi précieux : Denis Lavant, Sergi Lopez, Bruno Ganz et surtout Mads Mikkelsen. C'est d'ailleurs ce dernier qui porte largement le film. Il incarne Michael Kohlhass, marchand de chevaux qui veut se venger de ce qu'il estime un affront de la part d'un baron : d'avoir abîmer deux de ses beaux étalons noirs. Après la mort de sa femme, tuée en plaidant sa cause, cette recherche de justice va le mener à lever une armée et tuer tout le monde.
Ce scénario est malheureusement trop opaque et on a du mal à sortir des sujets ou des thèmes d'une telle histoire du XVIe siècle qui aurait largement pu avoir une portée aujourd'hui.

Malgré tout, ce Michael Kohlhass offre de véritables moments de cinéma. Arnaud des Pallières a le sens du cadre et il le démontre à chaque plan. La photo magnifique révèle la beauté du paysage des Cévennes et la gueule de Mikkelsen, avec son visage mi-ange mi-démon, donnent une atmosphère métaphysique au film. Chaque plan est d'une pureté et d'une beauté saisissante.
Ce n'est que dans l'ultime plan (de loin la plus belle scène du film) que l'on comprend tous les enjeux de cette histoire. Dans les yeux de Michael Kohlhass (et ceux pénétrants de Mikkelsen), on peut lire qu'il se demande si tout cela en valait la peine.