Michael Kohlhaas par khms
Après qu’on lui ait pris ses chevaux et tué sa femme, après que le système juridique de l’époque lui ait ri au nez, Michael Kohlhaas prend les armes et rallie à sa cause des hommes de toutes origines, qui finissent tous par courir avec lui derrière sa soif de justice. Car ces hommes n’ont désormais plus aucune limite et vont tout faire pour être entendus.
Fondamentalement, Michael Kohlhaas est un film sur la lutte contre l'injustice. Dans les faits, on baigne entre le western moderne dans les Cévennes et le film de vengeance coréen. On suit tout au long du film le héros éponyme incarné par Mads Mikkelsen, absolument époustouflant (et je pèse mes mots) et ses compères, avec des sacrées gueules, évoluer dans des forêts grises, des châteaux crasseux et des collines caillouteuses balayées par le vent. Le film est violent mais le sous-entend largement puisque celle-ci se passe généralement hors-champ. Celui-ci est d’ailleurs extrêmement important dans le film car on nous montre rarement tout ce qui se passe. Du moins pas ce qui au final est assez futile, à l’image de la scène finale à couper le souffle. Il n’y a également pas de scènes de bataille épique à proprement parler. Tout juste aura-t-on l’occasion de voir un massacre silencieux dans la pénombre à l’arbalète.
Arnaud des Paillères offre également une réalisation millimétrée avec des cadres magnifiques et des contre-champs à tout va pour le plaisir des mirettes. Car la photographie est aussi absolument exquise avec des noirs extrêmement profonds et des jeux avec l’espace, sans oublier une lumière absolument magnifique, d’ailleurs souvent naturelle j’en ai l’impression. J’ai toutefois quelques réserves sur le montage qui était un petit peu cahoteux avec quelques faux raccords, mais ça reste très léger.
Nombre de critiques se focalisent sur le fait que le film soit très lent, allant jusqu’à dire que celui-ci soit contemplatif mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec cela. Il se passe bien des choses et le héros ne cesse d’évoluer dans tout le film. Au final, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Et je pense que ce sera le cas de n’importe qui prêt à se plonger corps et âme dans ce film âpre et injuste, beau et mutilé. Vu l’actualité cinématographique relativement moribonde en ce moment, vous en aurez pour votre argent.