J'aurais bien mis 2 pour Archive, mais c'est une insulte à M Graton
Michel Vaillant, c'est d'abord une légende de la BD francaise, emmenée par un un véritable artiste qui aurait tout aussi bien pu faire du design automobile. Il a toujours su retranscrire avec brio les affres de la production, avec des zooms toujours précis sur les ateliers design, les usines, les laboratoires de développement moteur... Du petit lait pour les amateurs d'automobile.
Michel Vaillant, c'est ensuite un personnage, un gentleman aussi bien sur la route que dans les stands. Le gendre idéal, toujours poli, toujours correct, même avec ses ennemis.
Alors qu'est-ce que cet ovni cinématographique peut bien prétendre avoir comme rapport avec la BD ? Juste une vente de droit ?
WTF...
Les voitures sont les grandes absentes dans ce film. Les rares vues automobiles sont d'un fade absolu, et l'usine Vaillant est inexistante (à part des plans pour lesquels on doute franchement qu'il s'agisse d'une usine : les Le Mans dans un espèce de tunnel et les moteurs dans un hangar tellement sombre qu'on pourrait en faire une salle de ciné...). Même en aparté scénaristique, c'est zéro. Atrocement décevant, et ca ne s'arrête pas là.
Les réalisateurs ont réussi à nous pondre des personnages inconsistants au casting raté. Michel et Steve sont des carrures charismatiques, le responsable casting nous a trouvé des crevettes moins bodybuildés que Djamel Debbouze (avec tout le respect que j'ai pour lui) et avec la même présence qu'un bulot. Et que dire de la restitution même du personnage de Michel, mal embouché, violent et avouons le, dragueur ? Saute en moins de deux sur la veuve de son pote de rallye ?!! Non mais ca va pas ?!
Le film en lui même manque autant d'épaisseur que ses acteurs. Les répliques volent bas, se résumant à leur plus simple expression. Et le scénario recoupe pleins d'albums différents, dans un capharnaüm tellement hors de propos que ca en devient risible. Michel Vaillant, c'est avant tout de la course automobile mêlée à un peu de rivalité industrielle. Mais que dire de ces rebondissements de plus en plus dingues ?
En ce qui concerne la réalisation, on ne peut pas nier que les prises de vues sont jolies, et les rares passages de course sont plutôt biens faits. Mais c'est quoi ce filtre bleu à deux balles qu'ils ont collé de bout en bout du film et qui donne plus l'impression de revoir le Grand Bleu qu'autre chose ?
Pour moi, il s'agit sans doute de la plus mauvaise adaptation de bande dessinée que j'ai pu voir et que rien ne rattrape, à part la bande originale qui fonctionne parfaitement et qui n'a pas besoin du film pour être pleinement intéressante.