Même si le synopsis me chauffait vraiment pas mal, je ne faisais pas partie de ces spectateurs qui attendaient ce film avec grande impatience. Principalement car je ne suis pas spécialement fan de Bong Joon-ho, "Snowpiercer", c'est pas dingue et "Parasite" particulièrement surcoté.
Mais ici, on retrouve pourtant un peu de tout, enfin beaucoup de thématiques qui tiennent au réalisateur, le film étant un peu la rencontre entre "Snowpiercer" et "Okja". En effet, comme dans ce dernier, nous retrouvons les thématiques écologiques, la cause animale et cette espèce de mise en scène de la cruauté et de la bêtise humaine et puis de l'autre, on y retrouve les rapports de pouvoir dans un univers très hiérarchisé.
Et c'est là qu'intervient notre héros, Mickey, qui est un expendable, c'est-à-dire une personne à qui l'on fait faire toutes sortes de tâches dangereuses et potentiellement mortelles puisque sa conscience, enregistrée sur un disque dur, peut être à tout moment réintégrée dans un corps tout fraichement réimprimé.
Bon, dans le fond, ce n'est pas bien original, de même que les questions éthiques que ce genre de technologie peut poser (le cinéma de science-fiction a déjà mis les pieds dedans), l'originalité réside ici dans la forme.
C'est-à-dire que le réalisateur explore diverses thématiques au travers de son héros, le tout avec un humour très acerbe, notamment
avec les multiples, le fait de se retrouver face à une facette de sa personnalité que l'on rejette, le rapport à la mort qui prend soudainement une toute autre tournure, comment la copine gère le truc etc.,
en bref, le film parvient à nous captiver du début à la fin. Enfin, à la fin, pas vraiment puisque le dernier acte est peut-être le plus faible du film. En effet, le réalisateur se concentre alors principalement
sur le rapport aux aliens, et est même un peu too much lorsque Mickey discute avec l'un d'entre eux alors que l'on aurait aimé que le film reste centré sur son personnage principal.
Et puis, nous avons d'autres défauts comme les nombreuses sous-intrigues qui entachent le rythme du film, en plus de jamais vraiment les approfondir ; on a quelques fois l'impression que le film veut raconter beaucoup trop de choses.
Concernant le casting, nous retiendrons surtout Robert Pattinson, excellent dans le personnage, capable de jouer une très large palette d'émotions mais également, entre autres, Naomi Ackie, Mark Ruffalo et Toni Collette.
En résumé, si "Mickey 17" n'est pas parfait, il n'en reste pas moins très réussi sur l'ensemble.