Pauvre Mickey
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Oui, Mickey 17 m’a plu. Beaucoup même. Si vous venez chercher ici une énième exécution publique de Bong Joon-ho, une complainte sur son "délire post-Oscar" ou un bilan comptable de vos attentes déçues, inutile d’aller plus loin : cette critique n’est pas pour vous. Vous pouvez refermer l’onglet, retourner sur X râler en groupe, et me laisser savourer en paix ce que vous n’avez pas su voir.
Car ce qui suit n’est ni un mea culpa, ni une concession au consensus ambiant : c’est un hommage enthousiaste à un film bancal, étrange, magnifique – et surtout libre. Vous voilà prévenus.Ah, la délicieuse ironie du cinéma contemporain ! Rien n’est plus jouissif pour le petit monde des critiques que de plomber en chœur un réalisateur adulé, surtout quand celui-ci a osé triompher là où nul ne l’attendait. Bong Joon-ho, propulsé au firmament avec Parasite, Palme d’or et Oscar en poche, se retrouve aujourd’hui sous le feu des critiques, victime d’une attente disproportionnée.
Mickey 17, l’adaptation audacieuse du roman d’Edward Ashton, est déjà en train de suivre le chemin tortueux d’un certain Watchmen en 2009. Reçu tièdement à sa sortie, incompris, moqué pour ses choix esthétiques et son refus de se plier aux conventions du blockbuster standardisé, le film de Bong Joon-ho est pourtant une œuvre-monde, foisonnante, provocatrice, visionnaire.
L’auteur sud-coréen ne cherche pas à plaire. Il s’amuse à défier le spectateur. Il déconstruit la narration linéaire, s’attaque aux tropes de la science-fiction hollywoodienne et injecte, dans ce récit de clones jetables et d’absurde existentialiste, un humanisme grinçant et poétique. Robert Pattinson, fascinant en Mickey éternellement ressuscité, incarne à la perfection la tragédie tranquille de cet antihéros multiplié à l’infini.
Visuellement, Mickey 17 est une merveille. Chaque plan semble vouloir repousser les limites de l’imaginaire, tout en rappelant, par touches subtiles, le Bong Joon-ho de The Host et Snowpiercer : celui qui allie le grotesque au sublime, le burlesque à la révolte.
Mais voilà : Bong Joon-ho paie aujourd’hui le prix de son succès. Il est devenu "attendu", donc "dérangeant". Et il n’y a rien que la critique aime plus que faire tomber les idoles qu’elle a elle-même couronnées. Pourtant, comme Watchmen avant lui, Mickey 17 est promis à une reconnaissance tardive. C’est un film que l’on redécouvrira dans dix ans, cité en exemple par une nouvelle génération de cinéastes, disséqué en séminaire, chéri par ceux qui n’ont pas besoin qu’on leur tienne la main pour aimer le cinéma.
En attendant, profitons de cette œuvre bancale, généreuse, un peu folle et surtout profondément libre. Car dans un paysage cinématographique de plus en plus formaté, rares sont ceux qui osent encore inventer. Bong Joon-ho en fait partie. Et rien que pour cela, Mickey 17 mérite d’être vu, revu, et reconnu.
Créée
le 9 avr. 2025
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