Il convient de re-contextualiser Mickey, il était une fois Noël pour se rendre compte de son semblant d'authenticité. Car avant la fin du XXème siècle, la petite souris se faisait discrète depuis l'arrêt des cartoons centrés sur les mascottes de The Walt Disney Company, ayant de temps à autre une ou deux histoires à son actif (Mickey perd la tête) ou étant relégué au rang de guest-star (Qui veut la Peau de Rogger Rabbit?). Pourtant, le personnage va connaître un nouveau pic de popularité dès 1999 où la société mise énormément sur son image, lui dédiant plusieurs séries (Mickey Mania, Disney's Tous en Boîte) et des longs-métrages inédits (Mickey, Donald, Dingo : Les Trois Mousquetaires, un caméo dans Fantasia 2000).
Mickey, il était une fois Noël est donc, toutes proportions gardées, un certain événement, un peu comme un précurseur de l'ère de la remise en avant des icônes de la compagnie aux grandes oreilles. Il se démarque à l'époque des productions de Walt Disney Television Animation, quasiment composées que de suites Direct-en-Video, en ne racontant que des scénarios 100% originaux (bien qu'inspirées de nouvelles), trois pour être précis.
Idée toute simple mais honorable, il faut attendre le dernier segment avant que n'apparaisse Mickey. Avant cela, le spectateur suit les préparatifs pour la veillée de Noël dans un premier temps chez Donald puis chez Dingo. S'il est plus ou moins évident qu'ils sont inclus dans la même ligne chronologique, le film essaie le plus possible de les dissocier en se réservant de placer trop de clins d’œil. Chaque morceau doit paraître comme indépendant.
Ce que les trois arrivent sans souci, ne reposant ni sur les mêmes leçons ni sur les mêmes schémas. Le premier rappelle l'importance de ce qu'évoque le cadeau plutôt que sa consommation, la bonne intention et la sincérité de celui qui l'offre. Le deuxième, avant de venir à la question de la croyance, fait les louanges du sens du partage et est plus pertinent sur ce sujet. Le troisième, quant à lui, adule la bonté, la générosité du geste amoureux par son retournement ironique.
Les réalisateurs exaltent la pureté habitant les âmes des personnages, ils leur rendent le plus bel hommage possible en insistant sur leur bienfaisance. Peut-on faire plus beau et plus juste que de voir Dingo faire part de ses biens avec une famille démunie sans rien en attendre en retour et ce alors que l'action est secondaire, comme s'il s'agissait d'une activité habituelle pour lui? Ou Donald espérer que ses neveux lisent sa carte de vœux pour qu'ils comprennent ce que représente la famille à ses yeux? Ou Mickey et Minnie vivre dans la pauvreté en gardant le sourire, en profitant de l'instant présent?
Ce recueil d'histoires déborde d'amour pour les héros fétiches qu'il met en image tout comme il fait référence à de nombreux personnages ayant marqué leur filmographie, et de façon utile. Parmi les plus agréables, nous retenons surtout le retour de Figaro en animal de Minnie (rappelons-nous que le chaton de Geppetto avait eu sa mini-série de cartoons entre 1943 et 1947) et des caméos courts mais fichtrement appréciables pour tout fan (Mortimer, un Rapetou et les adorables Tic et Tac).
Mickey, il était une fois Noël a acquis un petit statut de DTV pour enfants culte depuis sa sortie en VHS et il le mérite amplement. Si le jeune public est la priorité de ce dessin animé, les valeurs transmises sont si bien amenées que même un adulte peut fondre devant la douceur de cette mignonne production Disney. Parfait pour entamer les fêtes de fin d'année et se remémorer leur magie éternelle. Joyeux Noël à tous et à toutes!